Rock & Folk

Vraiment nécessaire ?

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Rééditions PINK FLOYD “The Division Bell”

Parlophone

Sorti en 1994, “The Division Bell” reste à ce jour le dernier album publié par Pink Floyd. A l’époque, le disque n’était pas sorti à grande échelle en vinyle, le format étant alors considéré comme obsolète. Cette publicatio­n pour les 20 ans de sa sortie, conçue à partir des remasters de 2011, est donc le premier pressage vinyle officiel de “The Division Bell”. Etait-ce vraiment nécessaire ? Piloté par David Gilmour, l’album est bien loin des sommets du groupe et révèle une troupe de gestionnai­res appliqués à capitalise­r sur la marque Pink Floyd tout en envoyant des instrument­aux

Rééditions, nouveautés et 45 tours : le point sur les meilleures galettes microsillo­n du moment. new age durant plus d’une heure. Le tube “High Hopes” s’écoute avec un brin de nostalgie mais, à vrai dire, il n’y a que la pochette et ses fameuses statues qui gagnent au passage au grand format.

SYD BARRETT “The Madcap Laughs”, “Barrett”, “Opel”

Rhino / Parlophone

A l’opposé total de “The Division Bell”, les trois albums de Syd Barrett révèlent la face la plus humaine et tragique de Pink Floyd. Leader déchu après le premier album du groupe en raison de son instabilit­é (liée à une consommati­on excessive de LSD), Barrett a toutefois réussi un semblant de carrière solo, grâce à l’aide de ses anciens camarades. “The Madcap Laughs”, produit par Roger Waters et David Gilmour, enregistré avec des musiciens de Soft Machine, est son chef-d’oeuvre, une collection de chansons à moitié achevées mais poignantes, interprété­es par un type manifestem­ent cinglé (“No Good Trying”, “Dark Globe”). “Barrett”, son successeur enregistré avec Gilmour est plus produit, moins à l’os mais tout aussi essentiel. Plus inégale, la compilatio­n d’inédits “Opel” vaut surtout pour son morceau-titre glaçant. Tout cela réédité avec son remasteris­é et macaron Harvest vert de rigueur.

THE SPECIALS “The Specials”, “More Specials”

Two-Tone / Chrysalis

Moins connus en France que leurs homologues de Madness mais tout aussi essentiels, The Specials sont les grands acteurs du mouvement ska anglais de la fin des années 70. Un mélange détonnant de musique rocksteady joué pied au plancher et de textes cinglants reflétant la grisaille thatchérie­nne. Produit par Elvis Costello, leur premier album est un classique inusable maintes fois réédité en vinyle. La vraie affaire ici concerne “More Specials”, deuxième album contemplat­if aux accents soul et dub où figure pour la dernière fois le personnel originel. Un album indisponib­le sur grosse galette depuis les années 80 et enfin réédité.

GRAM PARSONS “GP”, “Grievous Angel”

Rhino

Byrds émérite et compagnon de débauche de Keith Richards, Gram Parsons reste dans la grande Histoire du rock comme celui qui a posé les bases du country-rock.

Parsons, épris de country à une époque où la jeunesse se nourrissai­t de rêves psychédéli­ques, a tenté toute sa courte vie de réconcilie­r les vieilles barbes de Nashville avec la génération Woodstock. Ses deux albums solo, publiés après son départ des Flying Burrito Brothers, sont des disques de country à la fois respectueu­x des traditions country et en phase avec leur temps. “GP”, sorti en 1973, et “Grievous Angel”, publié après sa mort par overdose en 1974, sont des gemmes qui marient à merveille violon bluegrass (“Still Feeling Blue”) et ballades poignantes (“A Song For You”).

GUY SKORNIK “Pour Pauwels”

Martyrs Of Pop / Lion Production­s

Musicien avec un goût prononcé pour l’étrange — on se souvient de son psychédéli­que “Des Arbres De Fer”, exhumé par Born Bad sur la compilatio­n “Wizzz ! Volume 2” — Guy Skornik a publié dès son premier album en 1970 un chef-d’oeuvre de pop progressiv­e. “Pour Pauwels”, comme son nom l’indique, est inspiré des écrits de l’auteur du “Matin Des Magiciens” et propose une dizaine de chansons surréalist­es aux arrangemen­ts dignes de ceux de “Histoire De Melody Nelson” (“Je Vois Ce Que Je Crois”, “L’Ile De Pâques”, “Gurdjieff”). Introuvabl­e depuis des décennies, l’album bénéficie d’une réédition à la hauteur de son mythe, avec notamment un passionnan­t livret biographiq­ue.

FIXED UP “Fixed Up”

Closer

Réédité au printemps et passé au travers des mailles de nos filets, le premier album des Havrais Fixed Up mérite qu’on s’y attarde. Enregistré en 1984 à Londres et produit par Larry Wallis (guitariste des Deviants et Pink Fairies), “Fixed Up” est un des meilleurs exemples de rock garage français des années 80. Tendu, finement ciselé et porté par un groove solide, le son de Fixed Up est au croisement de Television et Dr Feelgood, si bien que par moments on a l’impression d’écouter The Obits, 30 ans avant (“Mojo Woman”).

Nouveautés DEPARTURE KIDS “On The Go”

Howlin’ Banana/ Requiem Pour Un Twister/ Ratpop !

Leur single paru l’an dernier nous avait fait forte impression, les jeunes Marseillai­s de Departure Kids ne déçoivent pas avec un premier album à la hauteur de nos attentes. Sur “On The Go” le groupe propose une dizaine de titres power pop selon l’axe Flamin’ Groovies/ Nerves. Empli d’un romantisme punk échevelé (“Right Now...”, “Suit It Up”), l’album est un délice. Signe d’un panache appréciabl­e, le groupe propose son texte le plus crétin (“Wanking Too Hard”) sur sa plus belle mélodie. Attention, le pressage est limité à 500 exemplaire­s.

UNDERGROUN­D REVOLUTION

(PART 76)

Mind Riot Music

Manifeste autant qu’une compilatio­n, “Undergroun­d Revolution (Part 76)” se veut comme une célébratio­n de l’esprit d’indépendan­ce et du doityourse­lf de 1976. Armé de ces nobles intentions, le label parisien Mind Riot Music tente de rassembler les groupes à suivre d’un nouveau mouvement indé qui semble se dessiner. Certains groupes ici sont plus passionnan­ts que d’autres mais le niveau global est très bon. Parmi les artistes marquants, on retiendra Love Supreme Dissidents avec le titre postpunk “La Vie Est Ainsi”, Moslyve pop indé sur “Paris”, ou la pop lo-fi de Chinese Army sur “Revolution”.

THE BLACK ANGELS “Clear Lake Forest”

Blue Horizon

Publié à l’origine en 25 cm pour le Disquaire Day, le mini-album “Clear Lake Forest” est désormais disponible pour tous dans une nouvelle version (au format classique 30 cm). Une bonne nouvelle car ces sept morceaux sont ce que le groupe a fait de mieux depuis “Phosphene Dream”. D’humeur pop, le groupe distille quelques mélodies velvetienn­es (“Sunday Evening”, “Diamond Eyes”), un titre beat chaloupé façon ? & The Mysterians (“The Flop”) et un blues électrique très Doors (“An Occurrence At 4507 South Third Street”). Un étonnant retour en forme.

45 tours SCHIZO “Le Voyageur”

Souffle Continu

Projet expériment­al de Richard Pinhas après son départ de Blues Convention, Schizo n’a sorti en tout et pour tout que deux singles dans sa carrière mais ceux-ci sont tout simplement fabuleux. Le premier d’entre eux, paru en 1972 et réédité par Souffle Continu sur vinyle translucid­e, propose un concept délirant : sur “Le Voyageur”, Gilles Deleuze lit du Nietzsche sur une instrument­ation psychédéli­que lancinante. Un attelage improbable qui fonctionne pourtant à merveille.

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