Fidèle aux riffs
La plupart des groupes se forment autour d’un projet commun mais, depuis quelques années, on voit monter au créneau des formations à géométrie variable, nées de la volonté d’un homme-orchestre qui n’hésite pas à se transformer en chef d’orchestre pour les besoins Zebra (de Rennes) navigue dans le milieu musical et se cherche depuis presque vingt ans : ex-bassiste de Billy Ze Kick, puis chanteur de divers groupes avant de devenir DJ et animateur de radio, Zebra multiplie les essais sous son propre nom depuis 2009 mais sans jamais atteindre le niveau de son nouvel EP francophone, où l’on trouve de la chanson rock tendance swing cuivré, une honnête reprise de “Someone To Love” des Rita Mitsouko, et surtout un morceau intrigant, pétaradant et syncopé (“Peau De Zèbre”) qui propulse cet essai novateur (“PeauDeZèbre”, Zebramix ✆ 02.41.88.19.82). Venu des environs de Toulouse, Mozermilk définit son style comme de l’expérimental post punk, ce qui ne se vérifie que partiellement à l’écoute de son premier album : le parti pris expérimental est évident, d’abord au niveau de la formule choisie (un duo avec une chanteuse/ bassiste et un guitariste/ homme machines) mais surtout en ce qui concerne les compositions anglophones qui privilégient les errances ponctuées de soubresauts soniques au détriment de la recherche mélodique, d’où une dimension post-rock déstructuré bien éloignée de toute référence punk (“EarthlyEcstasy”,Mozermilk
✆ 06.81.73.09.90). Déjà repéré dans nos colonnes à l’occasion de son premier essai (en 2011), Franckie IV Fingers poursuit ici son offensive heavy. Le quatuor des environs de Montpellier, en piste depuis cinq ans, reste fidèle aux riffs de guitares qui écrasent tout sur leur passage, aux rythmiques implacables et à un chant (anglophone) enflammé et virulent. Il maintient sur ce nouvel album le culte d’un gros son dans un état d’esprit qui doit autant au stoner rock qu’au hard des seventies (“VolII”, FranckieIVFingers ✆ 06.59.51.86.18). Habituellement, cette rubrique ne chronique pas de compilation mais “1966 - Back In The South Of Nowhere” constituera une exception. Le bénéfice des ventes est reversé à une association d’aide aux enfants hospitalisés, le packaging est très bien réalisé et le projet de l’association (marseillaise) sort de l’ordinaire : réunir douze groupes néo-sixties en leur demandant une création sur l’année 1966. Immersion garantie dans un univers garage-pop-psyché avec, en tête de proue, Dan Imposter et sa voix détachée sur fond de Bo Diddley beat, ou Les Playboys, impeccable quintette niçois en activité depuis 1979 (“1966BackInTheSouthOfNowhere”, AveTheSound ✆ 07.82.02.25.25).