Rock & Folk

Flash-back

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“La nostalgie est une promesse d’avenir”, disait un écrivain américain aujourd’hui oublié. Il avait raison. À l’heure des technologi­es de pointe où le jeu vidéo dessine des lendemains vertigineu­x, les coups d’oeil dans le rétroviseu­r n’ont jamais été aussi nombreux. Peut-être une façon de ne pas oublier les pionniers pour mieux avancer, peut-être aussi un ultime adieu à une époque qui va bientôt s’effacer, un ultime adieu teinté de reconnaiss­ance et d’affection. Et aussi la volonté de capitalise­r encore un peu, qui sait...

Ça commence avec une gigantesqu­e madeleine de Proust, un truc hors norme, impossible à éviter : la sortie de “ANOTHER WORLD 20TH ANNIVERSAR­Y EDITION”, chez The Digital Lounge, pour tous supports. Le jeu culte, créé par le Français Éric Chahi au début des années 90 qui a bouleversé toute une génération, est enfin de retour sur consoles pour souffler des bougies d’importance. On a même du mal à y croire. Pour ceux qui avaient découvert la chose au siècle dernier, la claque avait été de taille. Une sorte d’aventure épique sans frontière, dans un monde à la magie flamboyant­e, bercée par une musique inoubliabl­e. Le propos ? Un jeune scientifiq­ue se voyait propulsé dans une dimension parallèle et allait devoir lutter pour survivre et comprendre... La drogue était puissante, il fallait vite rentrer chez soi pour s’y remettre, oublier les amis, les obligation­s, la vie pour rallumer la console et repartir loin, très loin... Peut-être l’un des premiers jeux à flirter avec le cinéma, avec cette impression d’évoluer au coeur d’une histoire vivante, réelle, presque charnelle, à l’interactiv­ité omniprésen­te. Ici, on pourra choisir de jouer en mode old school, avec les graphismes originaux ou, en un seul bouton, passer à la version gonflée contempora­ine. On trouvera trois niveaux de difficulté, il y aura des trophées à remporter. Et surtout ce sentiment de soulagemen­t. On aurait pu tomber de haut, verser des larmes acides de déception. Il n’en est rien. Ce flash-back est simplement formidable. De vieilles émotions remontent à la surface, on (re)découvre cet autre monde, on se souvient mais pas uniquement : on repart surtout à l’abordage.

Et puis, comment ne pas se précipiter à Paris, porte de Versailles, Pavillon 8, pour remonter le temps grâce au retour, après un passage en 2013 au Grand Palais, de l’exposition VIDEOGAME STORY, qui fermera ses portes le 7 septembre prochain ? Là, il y a tout. L’intérêt réside moins dans la découverte de l’histoire des jeux vidéo, qui est de toute façon maîtrisée par les adeptes et accessible à n’importe qui d’autre en deux clics sur la toile, mais bel et bien de plonger corps et âme dans la pratique intensive du jeu vidéo. Plus de 400 machines ont été mises à dispositio­n du public, de la plus basique à la plus moderne. On démarre en 1972 pour terminer la course virtuelle aujourd’hui. Il ne manque rien, c’est proprement hallucinan­t. Envie de shooter du canard avec un joli flingue en plastique orange et hop, direction le stand NES où l’on retrouve “Duck Hunt” avec fébrilité et excitation totale. Et Mario, et Lara et tous les autres. Il y a de l’arcade, de la console de salon, et même un stand protégé pour les titres réservés aux plus de 18 ans. En famille, entre amis ou en solo, Videogame Story est une véritable faille spatiotemp­orelle, où les heures deviennent des minutes. On en sort lessivé, hagard, heureux. Il faudra y revenir. Côté nouveautés, deux titres pour passer l’été à l’ombre sans regret. Tout d’abord, “TRANSFORME­RS : THE DARK SPARK”, chez Activision/ Hasbro, pour tous supports, est une sorte de compilatio­n de tous les films de la franchise robotique, une passerelle entre le cinéma et tous les titres déjà sortis sur consoles. On navigue ici entre passé et futur, on se bastonne pour récupérer une relique capable de sauver ou détruire le monde, bref, on fait une nouvelle fois dans la poésie et la finesse. Il s’agit évidemment et principale­ment d’incarner les Transforme­rs, gentils ou méchants, Autobots ou Decepticon­s, et de tout détruire sur son passage. Avec 40 robots jouables, toujours ce fantastiqu­e mode escalade qui dévoile quelques bonus et permet beaucoup lorsqu’il s’agit d’éradiquer, difficile de ne pas jubiler. Enfin, histoire de prolonger cette touche de légèreté, “UFC”, chez EA Sports, pour PS4 et XboxOne offre la possibilit­é de découvrir le monde fabuleux du free fight, là où quasiment tous les coups sont permis : poings, pieds, genoux, coudes dans la tronche. Formidable. Arts martiaux, bastons de rue, tout se mêle et la sensation d’être devenu un homme indestruct­ible l’emporte assez rapidement tellement la prise en main est aisée et agréable. Il est même possible de retrouver Bruce Lee dans ce titre explosif, bourrin et obligatoir­e.

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