Noirceur et humour
Sinéad O’Connor 9 juillet, Théâtre de Paris (Paris)
Première édition du La La La Unplugged Festival — quel nom curieux ! — qui a vu passer, entre autres, les deux premiers jours Keziah Jones, Ayo, Suzanne Vega et Valerie June. Pour la dernière soirée, un Johnny Borrell barbu ouvre les hostilités avec un folk traditionnel (banjo et violon) pour amateurs. Le nouveau projet de Catherine Ringer, Plaza Francia, en compagnie de musiciens du Gotan Project, nous transporte en Argentine pour un set tango/ rock de qualité, une réussite. Sinéad O’Connor clôture l’évènement, en version pop-rock électrique (avant son album reggae), retour en forme de l’Irlandaise, affûtée et qui s’est rasé la tête comme à la grande époque. Elle sourit, sautille et chante (a capella sur deux titres) avec une force et une justesse assez rares. La version de “Nothing Compares 2 You” est à tomber. Un régal. PATRICE GUINO
Eels 10 juillet, Salle Pleyel (Paris)
Pour sa nouvelle tournée, Eels a sorti les costumes sombres et l’artillerie lourde (timbales, glockenspiel, pedal steel, Melodica, etc) et attaque par une reprise fragile de “When You Wish Upon A Star”. “Areyoureadytorock?” demande E, après le superbe “Parallels”, tout en arrangements chatoyants. “Çan’arrivera pascesoir!” On vibre sur “It’s A Motherfucker”, on frissonne “A Line In The Dirt”, chanson de rupture belle à pleurer. “Allez,onlesaassezmismalà l’aise”, dit E à ses complices avant de balancer “I Like Birds”, urgent, presque rageur et “My Beloved Monster” revisité. Country, folk, pop symphonique, les morceaux passent par toutes les couleurs. Après une pause pour E, descendu chercher des câlins dans la salle, on écrase sa larme sur “Last Stop : This Town”, ralenti en rappel, ou un “Can’t Help Falling In Love With You” sur lequel la voix éraillée du chanteur fait merveille. Eels a encore mêlé noirceur et humour et joué avec nos émotions en finesse et élégance. Un sans faute. ISABELLE CHELLEY
The Ash Wednesday Effect 20 juillet, Bar Open (Melbourne)
Deep Down Underground s’intitule l’étrange soirée. Mené par le pionnier de la musique électronique à Melbourne, The Ash Wednesday Effect clôture le bal, après Penny Ikinger et Dial Me For Murder, au premier étage du bar. De ravissantes projections glissent sur la forme physique de l’icône punk (ex-Models, Nina Hagen, Eïnsturzende Neubauten). Derrière son masque de guerrier kabuki et ses synthés, Ash Wednesday improvise sur vibration zen et livre l’une des plus fortes expériences scéniques locales du moment. Ça aurait pu être le futur, mais c’est pourtant ici et maintenant que ça se passe. VINCENT HANON
Au Revoir Simone 20 juillet, Doug Fir (Portland, Oregon, USA)
Bienvenue à Portlandia ! Les Au Revoir Simone, assises à une table en compagnie de James Mercer (The Shins, Broken Bells) accueillent Fred Armisen qui arrive, étui de guitare à la main.