Rock & Folk

A fond dans la déviance

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Young Ones

Un “Mad Max” soft ! Voilà comment on peut percevoir ce drôle de film dans lequel un fermier traîne son spleen avec ses enfants dans un futur proche où l’eau s’est totalement raréfiée. Confronté à des conflits familiaux et des enjeux territoria­ux, il va devoir se battre pour survivre tout en espérant un jour irriguer ses champs. Le réalisateu­r Jake Paltrow, visiblemen­t fou de films à l’ancienne, s’amuse à rendre hommage tant au cinéma d’aventures old school (genre John Ford) qu’aux films de science-fiction post-nucléaire des années 80. Au point qu’il se perd un peu dans ses intentions. En jonglant entre le drame familial, l’épopée vengeresse, l’anticipati­on nihiliste et le western poussiéreu­x, “Young Ones” se contredit (au lieu de se fluidifier) dans son rythme. Avec des moments in (émouvant, impliqué) et des moments out (poseur, un peu lourd). Comme si on avait réduit une mini-série en un film de 1 h 40. Sachant que le résultat final — via sa magnifique photo et ses acteurs impliqués — reste tout de même assez fascinant à regarder (actuelleme­ntensalles).

The Double

Un garçon rejeté quotidienn­ement par son entourage (sa mère, ses collègues de travail, sa jolie voisine dont il est amoureux transi) est un jour confronté à son Doppelgäng­er, un double de lui-même. Mais autant lui est timide, gauche et introverti, autant son autre lui est hâbleur, dragueur et charismati­que. Sur cette trame inspirée de romans de Dostoïevsk­i (“Le Double”, “L’Idiot”), le réalisateu­r Richard Ayoade (connu du grand public pour être un des geeks du sitcom hilarant “The IT Crowd”) donne dans le pur exercice de style : kafkaïen dans l’esprit et Terry Gilliam (période “Brazil”) dans le look. Si le film est intrigant, il reste également un peu froid à cause de l’acteur Jesse Eisenberg (le Mark Zuckerberg de “The Social Network”) qui ne dégage jamais une formidable aura de sympathie. Au point qu’il ne provoque aucune compassion et que le film donne l’envie étrange d’être du côté de son mauvais moi (actuelleme­ntensalles).

Enemy

Qui n’a pas rêvé un jour d’avoir un double de soi-même ? Mais en version élégante et plus sûr de lui. Un thème visiblemen­t à la mode ce mois-ci (voir critique de “The Double”) que réinterprè­te à sa façon le très éclectique réalisateu­r canadien Denis Villeneuve, aussi à l’aise dans le drame sociétal (“Incendies”) que le thriller glauque post “Silence Des Agneaux” (“Prisoners”). Dans “Enemy”, un prof d’histoire découvre qu’il a un sosie parfait en la personne d’un acteur bellâtre. Jusqu’au moment ou leurs deux vies commencent à s’entremêler... Si la première partie d’ “Enemy” fait penser à un grand film oublié des sixties (“La Seconde Mort D’Harold Pelham” où Roger Moore coursait son double pendant tout le film), la deuxième partie cumule, elle, les paraboles à tout va : sur le matriarcat,

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Young Ones
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The Double

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