The Coral
“The Curse Of Love”
SKELETON KEY
A l’heure où paraît cet album inédit ravissant, que fabrique The Coral ? Le groupe des environs de Liverpool est en sommeil depuis 2012 après avoir abandonné l’enregistrement de son huitième album. Depuis, James Skelly (chanteur/ guitariste) et son frère Ian (batteur) ont monté un label en famille, sur lequel ont paru leur album solo respectif. Tous deux aussi plaisants que mal vendus. Le groupe, l’un des plus talentueux de la décennie 00, rebranchera peut-être les guitares, nul ne sait. Plus tangible est la parution de “The Curse Of Love”, un album enregistré en 2005 mais jamais sorti jusqu’à présent. A l’époque le guitariste Bill Ryder-Jones désirait faire un break et les autres membres du groupe, en l’attendant, se sont occupés en enregistrant ces chansons. Une splendeur en réalité. Une courte collection de douze chansons étonnamment cohérente. Les gars du Wirral ont alors quatre albums à leur actif, et déjà un certain désabusement semble s’être emparé d’eux. D’autant que le jeune James Skelly, l’homme au regard triste et à l’éternelle coupe au bol semble fort déprimé par sa vie sentimentale. Le disque s’appelle
“La Malédiction De L’Amour”. Un thème qui convient évidemment à merveille avec la pop en accords mineurs et arpèges subtils des Coral. Même sans Ryder-Jones, ces types sont magiques. Des orfèvres bien plus subtils que tout ce qui se faisait alors en Angleterre.
Tropsubtils, diront les détracteurs. Les bonnes chansons sont pourtant légion ici, admirables pastilles à la touche néo-sixties, teintées de mélancolies, gorgées d’idées psychédéliques mais délicates. L’album est sans doute le plus triste parmi les sept du groupe, il est néanmoins l’une de ses plus belles réussites. ✪✪✪✪