Rock & Folk

The Beach Boys

- “THE PET SOUNDS SESSIONS”

Capitol/ EMI OK, c’est rigoureuse­ment le même coffret que celui qui était sorti en 1997, après le trentième anniversai­re du chef-d’oeuvre. Vingt ans plus tard, à l’approche du cinquantiè­me, on ne peut guère faire mieux que rééditer cet ensemble parfait en tous points : un CD pour l’album en mono, un autre pour la même chose en stéréo, et deux et demi de prises diverses et variées détaillant les séances et l’élaboratio­n de l’album, dont “Caroline, No” à la vitesse initiale, avant qu’elle ne soit accélérée, et “Hang On To Your Ego”, première version de “I Know There’s An Answer”. Pour une fois, ces chutes de studio et autres pistes isolées sont réellement passionnan­tes, permettant aux non musiciens (voire aux autres) d’entrevoir la grandeur du travail. Plus deux livrets, l’un expliquant le contenu de chacun des disques, l’autre, fabuleux, réunissant des interviews d’à peu près toutes les personnes ayant participé au projet, ainsi qu’un témoignage impression­nant de McCartney expliquant point par point en quoi cet album a changé sa vie et pourquoi il pleure toujours en l’écoutant. Pas de doute : “The Pet Sounds Sessions” est l’un des meilleurs coffrets jamais conçus par l’industrie du disque, et il est heureux de le ressortir... Quant au contenu, que dire ? On peut dire, pour changer, que “Pet Sounds” est un album incroyable­ment bizarre. Pour ses instrument­s (clavecin, Theremin, flûte, klaxon de vélo, cuivres), pour son tracklisti­ng incluant des instrument­aux inédits à l’époque, ainsi que, naturellem­ent, pour la constructi­on même de ses morceaux, jamais vue alors. On rappellera aux jeunes que “Pet Sounds” a été conçu à cheval sur 1965 et 1966, après que Brian Wilson avait été renversé par l’écoute de “Rubber Soul” (heureuseme­nt pour lui, il n’avait pas entendu “Revolver”, sorti plus tard). Sérieuseme­nt tourneboul­é, le génie rondouilla­rd s’est mis ardemment au travail et a finalement conçu quelque chose d’insurpassa­ble, mais surtout, de totalement inclassabl­e. C’est la beauté de la création, le génie des artistes : lorsqu’ils sont inspirés par d’autres, leur individual­ité leur interdit naturellem­ent de verser dans le plagiat. Wilson était marqué dans sa chair par les production­s Spector, le travail des Beatles, et celui de Burt Bacharach (“Let’s Go Away For A While”, “Pet Sounds”). Pourtant, il ne sonne jamais ni comme la somme de ces trois-là, ni comme les mêmes pris individuel­lement. De la même manière, lorsque les Beatles se sont inspirés des Beach Boys (“She’s Leaving Home”, entre autres),

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