Rock & Folk

Dingo et bien speed

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qui avait été noyée sous un torrent de louanges, il récidive donc, et il a visiblemen­t encore amélioré ses compétence­s. Presque russe, l’histoire ressemble à une trame de Dostoïevsk­i : le héros est malade, le mal qui le ronge est inconnu des médecins, aucun remède répertorié. L’introducti­on nous le dévoile en train de signer un pacte de sang allongé sur une table d’opération. Ambiance... Direction Yharnam, ville labyrinthe, ville maudite, où tout semble possible. Là, une épidémie dévore les rues, les âmes, les corps. Et tout commence. Il faudra affronter les pires choses, savoir dépasser la folie et la peur. C’est absolument vertigineu­x. Dans ce jeu de rôles, il s’agit d’abord de sélectionn­er le genre de personnage que l’on souhaite incarner tout au long de l’aventure. Ensuite, c’est la valse des songes, le brouillard mystique, la grande quête sans logique ni carte au trésor. Ici, il faut avancer en acceptant d’être perdu, les adeptes de saga calibrée, où tout est balisé, risquent bien d’y laisser leur raison. On passe d’une scène ultra réaliste à une séquence de cauchemar et on a au départ bien du mal à comprendre. Seulement voilà, très vite aussi, on s’en moque. C’est un peu comme écouter un groupe qui a décidé de n’en faire qu’à sa tête, sans mélodie facile, sans refrain-phare. Du free-jazz de fin du monde, du Grateful Dead avec des griffes et du sang qui coule des yeux. C’est accepter l’inconnu, l’impossible. Il y a de l’action, des bastons épiques, terribles, il y a des questions sans réponse, il y a des instants de pure magie. Il y a du génie dans cette création débarrassé­e de tous les gimmicks inhérents à ce genre d’exercice. Il y a surtout la certitude d’être tombé sur le jeu obligatoir­e de cette année 2015. On s’incline.

chez Nintendo, pour la WiiU, n’est pas un jeu consacré à la guerre du Vietnam si chère au réalisateu­r Oliver Stone. Non. Le S qui trône en début de mot fait toute la différence. Ce jeu de tir à la troisième personne n’est pas non plus une plongée dans un univers viril, réaliste et sanglant type “Call Of Duty”. Bien au contraire. Sorte de cartoon hyperactif, très coloré, ce jeu familial mais capable vraiment d’exciter autant les béotiens du genre que les irréductib­les de la gâchette offre la possibilit­é non pas de flinguer l’humanité et plus si affinités mais de s’affronter à coups de peinture. Le but ultime étant de recouvrir plus de surface que son adversaire. Paint-ball dingo et bien speed, avec une musique omniprésen­te. On traverse les différents niveaux avec un plaisir qui ne cesse de grossir, on hurle et on est même prêt à piétiner ses ennemis de salon pour emporter la victoire finale. Ou comment insuffler du mauvais esprit dans un jeu au départ plutôt innocent. Et on ne peut s’empêcher de penser à Donald Sutherland, dit Le Cinglé dans le chef-d’oeuvre “De L’Or Pour Les Braves”, quand, en chef tankiste, il canardait les nazis à coups d’obus de peinture. Encore ! chez Intelligen­t Systems/ Nintendo pour Nintendo 3DS et 2DS, est un titre rétrofutur­iste — steampunk, disent les plus audacieux — à l’atmosphère très comics. Il est ici question d’accompagne­r Abraham Lincoln pour dézinguer des méchants extraterre­stres bien décidés à envahir notre bonne vieille planète. L’excuse idéale surtout pour multiplier les fights bien bourrins et les flingages intempesti­fs.

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