Option solo de guitare
Un teaser avait excité la planète virtuelle au printemps 2015. Avec “Hells Bells” de AC/DC comme bande-son, des séquences animées à réveiller un mort, on s’y voyait déjà. Le bad boy australien post-apocalyptique, solitaire, muet et revanchard, l’enfant sauvage de George Miller, oui, Mad Max, allait enfin s’incarner sur les consoles. Alléluia ? Pas sûr... Et si les développeurs avaient foiré ? Combien de héros intouchables furent salis par des adaptations pourries ? Beaucoup. Trop ! Le pari est d’autant plus risqué que “Fury Road” en salles obscures n’a récolté que des louanges. Et puis le titre a été maintes fois repoussé et ce genre de choses titille souvent la paranoïa du gamer sérieux... Premier signe encourageant : un concours en début d’été proposant de gagner une réplique du véhicule du héros. Rien que ça ! chez Warner Bros. Interactive Entertainment et Avalanche Studios, pour PS4, PC et Xbox One, déjà, est déconseillé aux moins de 18 ans, ce qui est un bon début. Ensuite, il faut préciser qu’ici, l’histoire n’est pas vraiment une adaptation de “Fury Road”. Pas grave. Limite mieux même, tellement il aurait été impossible de dépasser le film. Reste toujours l’univers ensablé et violent de Max, ses courses-poursuites démentes, ses bastons viriles et impitoyables, cette certitude que c’est tout seul qu’il faudra s’en tirer et que chaque créature croisée est d’abord une menace à prendre très au sérieux. Finalement, “Mad Max” mélange avec une vraie dextérité et, oui, une certaine candeur, courses et action, sang et moteur, coups et peur et on en redemande. Ouf...
“UNTIL DAWN”,
“MAD MAX”,
chez Sony, pour PS4, a visiblement pour but principal d’effrayer la planète. Ce jeu sordide et tendu convoque l’esprit des slashers les plus gore, des ambiances poisseuses et crépusculaires où ce qui reste tapi dans l’ombre pourrait bien être le pire... Ça commence façon “Evil Dead”. Huit post-adolescents se retrouvent dans une cabane paumée et comprennent assez rapidement que leur séjour ne va pas rimer avec détente, farniente et drague alcoolisée. Le début en fait de l’horreur avec un H gigantesque, la fin des illusions pour des personnages qui vont devoir apprendre à faire des choix cruciaux pour survivre. Euphémisme... Tous les codes du genre sont ici fidèlement respectés : les escaliers sont sombres et craquent, les lampes torches n’éclairent pas assez, les protagonistes partent un par un enquêter plutôt que de rester groupés. Et ça fonctionne ! On flippe, on tremble, on avance doucement, lentement, on veut savoir et on tuerait pour ne rien savoir. “Until Dawn” n’est pas qu’un clin d’oeil assumé et réussi aux meilleurs films de massacre teenage, c’est une plongée totale, hallucinatoire dans un monde où la terreur s’incarne avec une force peu commune. Réussite.
“ROCK BAND 4”,
chez Harmonix Music Systems et Mad Catz Interactive, pour PS4 et Xbox One, signe le retour de l’une des franchises dédiées à la pratique rock’n’roll de salon. En attendant le nouveau “Guitar Hero”, concurrent revendiqué, chroniqué le mois prochain, dans ce même magazine, incluant un test sexy et heavy metal avec le groupe parisien Furies. Donc, on branche les instruments (micro, guitare et même batterie) et on tente de rivaliser avec les plus grands... Au menu de ce quatrième numéro, Van Halen, qui apparaît pour la toute première fois au casting, Aerosmith, The Black Keys, QOTSA, The Who, Foo Fighters, Elvis Presley, Jack White, The Cure, Ozzy Osbourne, etc. Sans oublier les 1500 chansons téléchargeables directement sur le Rock Band Music Store. Les guitaristes en chaleur vont jubiler avec l’option solodeguitare freestyle, permettant de caser leur propre solo quand ils le désirent. Les voisins vont être aux anges...
“FIFA 16”,
chez EA, pour tous supports, après une édition 2015 valable mais paresseuse — Fifa, à force de dominer le monde, s’était un peu endormi sur ses lauriers... — est de retour avec une version moins portée uniquement sur l’attaque. On revient ici aux fondamentaux, c’est-à-dire un jeu impeccable, fluide, ultra réaliste, avec la possibilité de se rattraper après un tacle foireux et un pressing hardcore et incessant qui ferait presque passer les footballeurs pour des marines en territoire ennemi. Et puis, la modernité et l’égalité sont représentées avec, et c’est une première ! la présence de douze équipes nationales féminines. EA n’a pas poussé le vice jusqu’à permettre l’organisation de compétitions mixtes mais c’est tout de même un premier pas encourageant... Louisa Necib et Hope Solo, on arrive ! Fifa 16 est finalement un grand cru et devrait faire oublier aux supporters sudistes la démission de Marcelo Bielsa et leur permettre d’attaquer l’automne avec le sourire. Déjà pas si mal.
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R&F
OCTOBRE 2015