Week-ends de perdition
Un bon scénario est une chose importante. Il peut sauver un titre moyen et rendre culte un titre formidable. Mais parfois, un scénario est un poids, un frein, une aberration. Quand la technologie permet à peu près tout, quand l’énergie et l’hystérie ont décidé de prendre le pouvoir, l’intrigue peut bien aller se faire voir ailleurs. “JUST CAUSE 3”, chez Square Enix, pour PS4, XboxOne et PC, revendique bien une histoire, au départ. Moins pour attirer le curieux que pour honorer un cahier des charges. On incarne ici Rico Rodriguez, agent secret sur le retour, retraité qui va devoir ressortir ses flingues et son vice pour libérer son pays du joug d’un méchant très très méchant avec, comme élément périphérique, une affaire de métal précieux, le bavarium. Après de trop longues années de silence console, Rico, ses burnes, ses vannes et ses gros calibres sont enfin de retour. La suite ? Castagne, grappin belliqueux, explosions, mitraillages démentiels et souffle court. Du Golan Globus réactualisé, qui ferait passer les Expendables pour les Charlots chez les bidasses ! Il s’agit donc de libérer les villages, les bases militaires qui croisent la route du héros viril et de détruire... Absolument tout ! Sans oublier les défis, là pour permettre à Rico d’améliorer ses compétences et d’être toujours plus impitoyable. Avec donc son fameux et indispensable grappin, sorte de troisième bras qui lui offre des milliers de possibilités et qui, très rapidement, devient l’arme de prédilection, Rico progresse et massacre, atomise et accélère. Il est envisageable ici de parler de jouissance. La qualité des animations, l’ultra-réalisme des séquences, la multitude des choix offerts rendent ce jeu absolument incontournable. Rico peut également se déplacer avec toutes sortes de véhicules, du char d’assaut à l’hélicoptère. Sauter en parachute, enfiler son wingsuit, annihiler sans jamais réfléchir, “Just Cause 3” est le blockbuster que la planète attendait. Et tant pis pour ceux qui préfèrent le fond à la forme. Ils n’ont qu’à revendre leur console et emprunter à la médiathèque l’intégrale d’Aristote...