Kula Shaker
STRANGEFOLK Kula Shaker, ou l’histoire d’un groupe jamais en phase avec son époque. La trajectoire du groupe de Crispian Mills est faite de hiatus inopportuns et de retours furtifs, d’où émergent quelques albums confidentiels mais sublimes (“Strangefolk”). Depuis leur premier album (le bancal “K”) qui les avait couronnés au sommet de la britpop, les Kula Shaker n’ont eu de cesse de créer une oeuvre cohérente, faite de mélodies douces et de vibrations psychédéliques, sans jamais réellement parvenir à se défaire de l’étiquette de hippies un peu neuneus qu’on leur a collé à leurs débuts. La faute sans doute à leur capacité surnaturelle à se tirer une balle dans le pied (comme par exemple, celle de se dissoudre sans faire de tournée peu après la sortie de “Pilgrim’s Progress” en 2010). Pour leur énième résurrection, les Kula Shaker proposent aujourd’hui “K 2.0” qui n’est pas une version mise à jour de leur encombrant premier album mais un disque contemplatif où spiritualité, patchouli, sitar et déclarations cosmiques sont au programme (“Weareoneinfinitesun”, ce genre). On est frappé, à l’écoute de cet album, à quel point Kula Shaker est un anachronisme par rapport aux jeunes groupes psychédéliques biberonnés par Internet. Les Kula Shaker, nés dans une décennie où on croyait encore qu’une