Skunk Anansie Doug Tuttle
VERYCORDS Tant qu’il y a Skunk Anansie, il y a de l’espoir. Apparu au milieu des années 90, séparé après trois disques qui avaient fait dire à Lemmy qu’il s’agissait de “lameilleurechosequisoit sortied’Angleterredepuisdeslustres”, le quatuor londonien s’est reformé en 2009. Composé de trois musiciens hors pair, le guitariste Ace, le bassiste Cass et le batteur Mark Richardson, mais aussi et surtout de Skin, déesse noire qui a la voix d’un ange et d’un démon l’instant d’après, la formation bigarrée revient avec un album gonflé à bloc de metal trash et ballades soul glorieuses. Pas à un défi près, toujours habitué à allumer la controverse et à secouer l’apathie, Skunk Anansie s’impose aujourd’hui comme un groupe rare et à part, avec un son plein de passion.
TROUBLEINMIND/DIFFER-ANT Son premier album avait été célébré en ces pages comme un petit chef-d’oeuvre de rock onirique et bombardé Disque du mois ( cf R&F 557). Doug Tuttle, figure énigmatique de la scène psychédélique américaine, revient avec un deuxième album à la couleur pastorale qui repose sur le même équilibre fragile que son prédécesseur. Si ce dernier chroniquait une séparation amoureuse douloureuse, “It Calls On Me” présente une face plus contemplative, mais toujours teintée d’humeurs maussades. Tuttle, avec son jeu de guitare qui évoque Richard Thompson, est un songwriter orienté sur les mélodies douces et les ambiances automnales. Désabusé mais pas dépressif, il livre ici un album mélancolique fait d’arpèges cristallins, de Mellotron lumineux et de choeurs délicats. Les influences des Byrds sont toujours aussi présentes (“On Your Way”), tout comme celles du Fairport Convention des débuts (“It Calls On Me”) et du Pink Floyd bucolique de “Julia Dream” (“Falling To Believe”) ou de “Green Is The Colour” (“SaturdaySunday”). Le musicien parvient ainsi à faire une musique introspective mais pas larmoyante, rurale mais pas péquenaude d’où émerge une demidouzaine de chansons mémorables (mention spéciale à “On Your Way”, “A Place For You” et “Falling To