Rock & Folk

“The Complete Stax/ Volt Singles”

- “(1959-1968)”

Atlantic/ Atco/ Rhino/ Warner Dans les années 90, il fallait être un homme riche pour se procurer les imposants coffrets Rhino réunissant l’intégralit­é des singles publiés par le grand label de Memphis. Ceux qui ne se sont pas ruinés à l’époque ont bien fait de s’abstenir : voici que Rhino sort un coffret moins luxueux, certes, mais qui, pour une trentaine d’euros, rassemble toutes les pépites de la maison sudiste mythique durant les neuf premières années de son existence, soit les meilleures. C’est évidemment monumental. En neuf CD à la masterisat­ion impeccable, défilent tous les ténors de la soul sudiste, ainsi que certains bluesmen : au programme donc, les stars absolues (Otis, Sam & Dave, Booker T, Eddie Floyd), mais aussi les autres : Carla Thomas, les Bar-Kays, Albert King, les Mad Lads, Wendy Rene, William Bell, Rufus Thomas, Ruby Johnson, les Premiers, les MarKeys, les Four Shells, Johnny Jenkins, les Cobras et des dizaines d’autres signant certaines des plus belles pages de la deep soul. L’amateur ne pourra que s’écrier : “Tiensbon!J’arrive...”

Count Ossie and The Mystic Revelation Of Rastafari

Soul Jazz Ici, ça ne plaisante pas : chez Count Ossie, on ne pratiquait pas les obsessions bourrines et bas-du-front du dancehall à venir, ni les joyeusetés du rock steady ou les divagation­s de Lee Perry. Percussion­niste sous influence africaine — il est l’un des fondateurs du style nyabinghi et avait fusionné deux styles traditionn­els jamaïcains, le buro et le kumina — véritable guide du rastafaris­me, avec son groupe de joueurs de tambours, il avait même joué pour Haïlé Sélassié durant son passage à Kingston. Sur la réédition de ce disque culte de 1975, il opte pour des mélopées principale­ment acoustique­s (tambours, contrebass­e, saxophone, un peu de basse), dénué de tous les effets de studio faisant fureur à l’époque), les meilleurs titres étant d’ailleurs ceux qui contiennen­t un maximum de cuivres et proposent une version hybride de musique jamaïcaine et de jazz modal américain (et parfois, de jazz caraïbe à la Sonny Rollins). On rit rarement, mais l’expérience est intéressan­te. N.U. De même on peut regretter que Legacy ait choisi de proposer le single “The Story Of Them” en deux parties alors que le morceau qui donnait son titre à l’édition 1997 était enfin proposé tel que saisi sur bande trente ans plus tôt, en un seul tenant. Là sont bien les seules réserves à faire si l’on tient absolument à comparer ces deux éditions. D’autant qu’ici, sans compter un livret de 16 pages particuliè­rement fourni avec notes de Van Morrison spécialeme­nt rédigées pour l’occasion — les signer est vraiment la seule chose qu’il ait oubliée — le troisième CD déploie une avalanche de démos, alternate takes, versions live BBC et autres documents totalement inédits jusqu’alors. Et puis c’est une évidence, s’il est certes un peu moins flatteur — parce que moins compressé, mais il suffit de relever le volume de l’écoute et le tour est joué — le mastering Legacy 2015 paraît autrement plus fidèle aux intentions du fabuleux groupe de Belfast. VINCENT PALMER

“TALES OF MOZAMBIQUE”

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