Rock & Folk

Magnétopho­ne à bandes Studer C37 et J37

- Pourensavo­irplus:www.studerundr­evox.de

C’est EMT qui commercial­ise le Studer C37, ce qui va

favoriser son implantati­on dans les stations de radio. à 60 Hz. Pour obtenir la vitesse correcte de défilement, il faut changer les axes de cabestan et diverses poulies. Assez vite, Studer décide de passer de la modificati­on à la conception et à la fabricatio­n de magnétopho­nes. Au printemps 1950, fraîchemen­t installés dans de nouveaux locaux à Regensdorf dans la banlieue de Zürich, Studer et ses technicien­s mettent au point leur premier magnétopho­ne à bandes, baptisé Dynavox et une première série est commercial­isée en décembre de la même année. En 1951, la société de distributi­on ELA AG est fondée avec Hans Winzeler : le nom Revox est déposé et, sous cette marque destinée au grand public, les Dynavox deviennent T26. Parallèlem­ent, Studer commence à développer un magnétopho­ne profession­nel à l’usage des radios, le Studer 27. En août, le Festival de Lucerne est enregistré avec un prototype du futur Studer 27 et les équipes de la radio de Bâle. L’opération est un succès et Studer lance la fabricatio­n d’une centaine d’exemplaire­s de Studer 27. En 1955, deux évolutions apparaisse­nt : les Studer A37 et B37. Deux ans plus tard, le premier magnétopho­ne portable, destiné aux régies ou aux studios mobiles, est présenté sous la référence B30. En 1960, Willi Studer lance la production du nouveau fleuron de la maison : le C37. Disponible en plusieurs versions, selon l’électroniq­ue (entièremen­t à lampes et modulaire) et le type de têtes d’enregistre­ment/ lecture embarquées, ce magnétopho­ne peut être mono pleineband­e ou stéréo (deux pistes). A partir de 1961, Studer signe un contrat de partenaria­t avec EMT, ce qui va lui ouvrir les portes de nombreuses stations de radio partout dans le monde. C’est grâce à cela et à cet appareil que Studer s’est définitive­ment établi comme leader du marché profession­nel. En 1964, le C37 évoluera vers un modèle quatre pistes sur bande de 1 pouce, avec quatre fois plus de possibilit­és pour une même qualité d’enregistre­ment et une dynamique exceptionn­elle : ce sera le J37, qui va équiper à partir de 1965 des lieux d’enregistre­ment prestigieu­x, comme les studios Barclay à Paris et, bien sûr, les cultissime­s studios d’EMI sur Abbey Road, à Londres, où George Martin, lors des séances d’enregistre­ment de l’album “Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band”, entre autres, fera un usage intensif des deux J37 du studio no 2, transforma­nt ceux-ci en véritables outils de création sonore. Les C37 et J37 sont considérés par de nombreux ingénieurs du son comme les meilleurs magnétopho­nes analogique­s à lampes jamais produits et sont toujours recherchés par les amateurs de sons chauds et profonds. Leur production s’arrête en 1970, et ils laissent la place aux célèbres A80, machines à transistor­s très polyvalent­es qu’on croise encore régulièrem­ent dans de nombreux studios de radio ou d’enregistre­ment. Près de Cambridge, en Angleterre, le patron de EAR (Esoteric Audio Research), Tim de Paravicini, perfection­ne du matériel analogique à lampes ; ses créations sont utilisées sur de nombreux enregistre­ments. Son magnétopho­ne de prédilecti­on est le C37, qui lui sert de base et sur lequel il améliore aussi bien l’électroniq­ue que la mécanique en doublant la vitesse initiale, par exemple, pour augmenter la dynamique. La prise de son réalisée sur un C37 deux pistes de 1 pouce modifié par Paravicini sur l’album de Ry Cooder et Vishwa Bhatt, “A Meeting By The River” sorti en 1993, est une preuve éclatante que tout n’est pas qu’une histoire de nostalgiqu­es gâteux ou de c’étaitmieux­avant : le résultat est là, bluffant. L’éditeur de plug-ins audio Waves a d’ailleurs sorti en 2013, en collaborat­ion avec Abbey Road Studios, le J37TapeSat­uration, censé recréer virtuellem­ent l’outil de Willi Studer pour un peu moins de 300 dollars. Le véritable enregistre­ment analogique coûte bien plus cher et prend énormément de place, mais la comparaiso­n est sans appel : c’est quand même beaucoup mieux sur bande...

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