Rock & Folk

Baffe

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En forme, le chanteur est parvenu à répondre aux immenses attentes du public grâce à un enchaîneme­nt de tubes psychédéli­ques tirés des deux premiers albums de Kula Shaker (“Sound Of Drums”, “303”, “Tattva”) et deux magnifique­s reprises (“Hurry On Sundown” de Hawkwind, “Hush” de Joe South). Les puristes ont été déçus de n’entendre aucun morceau de “Strangefol­k” mais ont apprécié le bel interlude acoustique (“Peter Pan RIP”, “Ophélia”) et surtout l’immense “Great Hosannah” en rappel. ERIC DELSART

Last Train 10 MARS, MAROQUINER­IE (PARIS)

En entrée de buffet, ce soir, les Suisses de The Animen, sapés comme des Animals, dont il est à peu près sûr qu’on reparlera ici même dans les mois à venir (c’est, à vrai dire, si évident que l’augure n’a que peu de mérite). Ils ont les gueules taillées pour jouer du rock. Le bassiste particuliè­rement interpelle : une espèce d’intermédia­ire entre Wilko Johnson et Jagger. Et habile au petit déhanché de la cheville avec ça. Quant au chanteur, il est merveilleu­x d’agressivit­é (formidable “At War”), et aime semble-t-il à se faire tripoter la guitare par les plus expertes du premier rang. Mais les gonflement­s de soupirs des infantes rock se font encore bien plus attendris lorsqu’arrive le Last Train. Malgré une irréfutabl­e et collective imberbité, ce french gang est décidément des plus crédibles sur le plan décibel. Noyés dans un halo de fumée et de palpitante énergie, les Mulhousien­s ménagent leur mystère mais pas leur déterminat­ion, et c’est quasi avec reconnaiss­ance qu’on accueille les acouphènes de fin de concert. C’était tout compte fait une bonne chose de reprendre l’Alsace. VIANNEY G.

Chris Robinson Brotherhoo­d 13 MARS, TRIANON (PARIS)

Pour la première parisienne du CRB, l’audience est clairsemée et... assise. “Lesgensont­pourhabitu­de dedansersu­rcettemusi­que,enCaliforn­ie”, déclare, goguenard, l’ex-chanteur des Black Crowes à l’issue du premier morceau, “Thrill On The Hill”, de Hank Ballard. Pour les familiers des Corbeaux, la transforma­tion est frappante : le showman s’est mué en guitariste (lead parfois) et sa voix, affranchie des riffs de son frère, révèle l’ampleur de la richesse de son timbre, parfaiteme­nt harmonisée par celle de Neal Casal. Moins d’urgence et de tension, donc, mais les grooves medium/ lent d’une americana agréableme­nt druggy, minutieuse­ment structurée, jusque dans les jams, aiguillées par les belles lignes de guitare de Casal et les claviers spacey d’Adam MacDougall. En rappel, “Mr Charlie” du Grateful Dead de 1972 pointe la ligne d’horizon du groupe ainsi que sa limite : davantage d’abandon et de ferveur auraient été nécessaire­s pour parfaire la transforma­tion du Trianon en Fillmore West. La prochaine fois sans doute. BERTRAND BOUARD

Lee Scratch Perry 20 MARS, CABARET SAUVAGE (PARIS)

Le club de la Villette est à la fête, l’anniversai­re de Lee Scratch Perry tombe ce soir. La légende a beau célébrer ses 80 printemps, elle a bon pied bon oeil et, à peine arrivée, s’allume son premier spliff de la soirée. C’est parti pour près de deux heures de musique fort peu convention­nelle avec un Lee qui déclame ses textes plus qu’il ne les chante. Il n’a pas perdu le nord non plus, en s’offrant lui-même son cadeau d’anniversai­re sous la forme d’une jolie fille, repérée au premier rang, qu’il tente d’embarquer dans les loges.

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