Daniel Lanois/ Rocco Deluca
REDFLOOR/ANTI- Même si ce n’est pas forcément ce que l’on imagine à la première écoute, cet album de l’artiste/ producteur Daniel Lanois (en binôme avec son ami Rocco Deluca) est un pur disque de guitare, de steel guitar pour être précis, cet instrument que Lanois appelle “ma petiteéglisedanssonétui”. On pense plutôt à la musique instrumentale de KLF, qui sortit en 1990 l’album de musique ambiante “Chill Out”. Sauf qu’ici, les synthétiseurs ne sont pas au coeur des harmonies, même si Lanois révèle dans les notes de pochette que son “armesecrète” est un petit sampler que lui a offert Brian Eno, le gourou avant-gardiste des 40 dernières années. En branchant ledit sampler sur sa guitare, Lanois s’est aventuré en TerraIncognita, que l’auteur situe entre les fantômes de Stravinski, Wagner et Erik Satie (le morceau 5 s’appelle d’ailleurs “Satie”). Le terme atmosphérique est le mieux adapté à cette trop brève incursion dans un pays musical imaginaire où la mélodie disparaît au profit d’une suite de nappes que viennent survoler des envolées lyriques de guitares dont on aurait gommé toute forme d’agressivité. Pas de riffs ni de solos ici, mais des compositions déstructurées et roboratives (au sens figuré, qui