Blues Pills
NUCLEARBLAST/PIAS La déclinaison à outrance des titres du premier album de Blues Pills par Nuclear Blast, entre EP studio et live, s’est traduite par une inflation très artificielle de la discographie blues-rock du quartette. Un blues-rock drivé par la guitare de Dorian Sorriaux, louée par les critiques missionnés sur le terrain (Hellfest 2014) ou dans l’intimité de leur salon (Berlin Live 2015 d’Arte) et honni par les musiciens néo-seventies jaloux. Jusqu’à ce “Lady In Gold” soul, voire pop au sens noble du terme. Loin de qualifier cette réorientation d’épiphénomène, Elin Larsson, chanteuse sylphide aux pieds nus, soutient qu’elle a toujours été sousjacente. Ainsi, “Lady In Gold” (l’allégorie de la mort) regorge du piano en octaves de Per Larsson (en attente d’un CDI) et de choeurs francs en questions/ réponses. Le clip topless est à l’avenant. “I Felt A Change”, tire-larmes sur Fender Rhodes, semble échappé du répertoire au charme suranné de Carole King... Une artiste majeure qui n’aurait pas laissé le producteur Don Alsterberg (Graveyard) saccager de la sorte l’émulation des cordes. Heureusement, nos poils se redressent avec les clap hands de “Bad Talkers”, charge séditieuse à la mode Sly & The Family Stone. Les fans de la première heure qui fulminent s’accrocheront