Jacques Higelin
JIVEEPIC/SONYMUSIC Pionner du rock d’ici, Jacques Higelin reste depuis le milieu des années 60 l’un des plus grands. Le temps a passé, mais la veine créative de Higelin, qui accompagne nos rêves en dehors du cadre parfois étroit de l’Hexagone, jamais ne s’est tarie. Entre poésie lyrique et mélodies libertaires solaires, Higelin est devenu un artiste énorme et cabossé connu pour son oeuvre dantesque et sa descendance aussi douée que lui (Izia, Arthur, Ken). Référence à l’album culte “BBH 75” sorti cette année-là, “Higelin 75” évoque cette fois les soixante-quinze automnes du chanteur. Accompagné d’Edith Fambuena et Rodolphe Burger (les deux guitaristes de “Fantaisie Militaire” d’Alain Bashung) et du fidèle percussionniste Docteur Mahut, Grand Jacques puise dans le tréfonds de l’âme rimbaldienne avec la joie du fou chantant. D’entrée, il touche l’âme en évoquant sa fille, sacré bout de femme qu’il célèbre sous un jour nouveau, avant de feuilleter les dernières pages de “L’Emploi Du Temps”, long texte sur celui qui reste. Higelin continue d’inhaler, et “J’Fume” renvoie à la cigarette qui se consume depuis les années Saravah. L’ivresse du mot n’est pas venue seule à la fête. Musicalement, le baladin s’autorise tout, sort champagne pour “Loco Loco”,