Pan !
“Stand By Me” (et son passage volé à “All The Young Dudes”), le très féroce “Be Here Now”, et la décalcomanie des Beatles revisitée par Slade qu’est “All Around The World” sont les seules à sauver dans cet océan de grandiloquence, de boursouflures, où Oasis se met soudainement à sonner comme un groupe de metal mainstream (“My Big Mouth”), heureusement sauvé de l’horreur absolue par la voix de Liam, ici très en forme... L’album de la cocaïne, conspué par Noel en personne, ressort en version tout aussi extravagante, qui réjouira les fans : sur un CD, le disque remasterisé, sur un autre, des faces B de singles, quelques live et démos, et sur un autre, quatorze démos enregistrées sur l’île de Moustique. Dernier album intégralement composé par le guitariste, c’est également le dernier avec Bonehead, fermant donc un chapitre historique mais prémonitoire : malgré ses nombreux défauts, “Be Here Now” reste bien meilleur que tous les albums qui devaient suivre. “Son Of A Preacher Man” (créée par Dusty), “Rainmaker” de Nilsson, “Where’s The Playground Johnny” (une version à se suicider de joie) de son ami Jim Webb, le classique du Brill Building “You’ve Made Me So Very Happy”, “Delta Man” de Leon Russell ou “If You Gotta Make A Fool Of Somebody” de Rudy Clark, sans oublier ses propres compositions extraordinaires (“Seasons Come, Seasons Go”, “Fancy”, “Glory Hallelujah, How They’ll Sing”). “Touch ’Em With Love” est enregistré à Nashville, “Fancy” à Muscle Shoals sous la direction du génie Rick Hall. Les deux sont absolument indispensables.