Danny y & The Darleans Whiskey Myers
INTHERED/DIFFER-ANT Que se passera-t-il le jour où Danny Kroha cassera sa pipe ? Certainement pas l’avalanche d’hommages partagés en masse sur les réseaux sociaux comme on en a désormais pris la sale habitude après une année 2016 particulièrement funeste. Pourtant, dans son modeste milieu du punk garage américain, le guitariste/ chanteur est une sommité, un héros culte au pedigree parfait, un des derniers irréductibles à porter haut l’étendard de la scène rock’n’roll de Detroit. Membre des légendaires Gories puis des Demolition Doll Rods, Kroha s’est souvent cantonné au rôle d’homme de main de luxe, réussissant la performance d’exister aux côtés de personnages aussi exubérants que SPINEFARM/UNIVERSAL Seule une poignée de connaisseurs s’est déjà laissée séduire par cette véritable new wave de southern rock si délicieusement vintage : du grand Sud on connaissait déjà une version plus metal avec Black Stone Cherry, mais trois formations authentiques ont désormais le vent en poupe : Blackberry Smoke, The Cadillac Three et, yee-haw, Whiskey Myers, plus roots encore. Le désormais septuor sépia évoque The Allman Brothers, bottes crottées et décorum lynyrdien : musicalement, ce quatrième album ne dépasse pas les limites de 1975 et se déploie sur une longue ceinture brune entre Austin et Nashville — latitude maximale. On pense évidemment à Little Feat pour son rock stonien sudiste, à tout l’héritage Stax et, du côté d’Atlanta, c’est vers les Black Crowes que les souvenirs ricochent : “Lightning Bugs And Rain” brille autant sur ses cuivres que sur son groove feutré, tandis que “Stone” convie au recueillement dans la chapelle Muscle Shoals. D’ailleurs Rich Robinson, frère corbeau guitariste, y va de sa caution en cosignant le monumental “Frogman”, seule concession moderniste avec sa rythmique implacable toute bonhamienne striée d’une slide poisseuse. La production de Dave Cobb (l’homme du son Rival Sons) est