Fishbach
ENTREPRISE/SONYMUSIC Précédé d’une réputation flatteuse, le premier album de Fishbach (après un premier EP à tirage confidentiel) marque l’entrée de cette nouvelle chanteuse dans la cour des grands. Elle a en effet beaucoup d’atouts : des textes ambitieux (tous francophones) qui relèvent d’un véritable travail d’écriture (“Jedéclarelecarnagesurmarétine”), une voix à la fois rauque et séduisante qui ne peut laisser indifférent et un univers très personnel qui transparaît nettement à travers les douze morceaux proposés. Et pourtant, les références décelables ne manquent pas car elle invite musicalement à un plongeon dans les années quatre-vingt : elle oscille entre new wave sautillante et pop synthétique et, si elle peut brièvement évoquer Christine And The Queens (“Ma Voie Lactée”), cette adepte de boîtes à rythmes s’en éloigne par son côté vintage et le refus d’une certaine modernité techno. En revanche, certains rapprochements sont beaucoup plus flagrants : avec le peps des Rita Mitsouko et leurs refrains enlevés (“Eternité”), avec le charme acidulé des duos de ces années-là comme Niagara (“Y Crois-Tu”), voire avec les élégies délicates d’une Françoise Hardy quand elle calme le jeu et le tempo (“Un Beau Langage”). Mais à partir de tous ces ingrédients disparates, Fishbach