Rock & Folk

Get Back Album

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de tout arrêter et de s’en aller, George refuse catégoriqu­ement de repartir sur la route, et Ringo... s’en fout. Finalement, tous acceptent l’idée de tourner un film. En décembre, McCartney contacte le jeune mais déjà célèbre ingénieur du son Glyn Johns, qui a déjà travaillé avec les Stones, Who, Kinks ou Traffic, pour effectuer le mixage. Tout le monde se retrouve donc aux studios de Twickenham le 2 janvier 1969, afin de commencer à répéter de nouveaux morceaux pour une émission de télévision qui serait retransmis­e dans le monde entier. Ils décident de filmer ces répétition­s pour une éventuelle diffusion ultérieure. A peine une semaine après le début des répétition­s, George se prend le bec avec Paul et plaque tout le monde pendant quelques jours. A son retour, les projets de show télévisé ou autres concerts surprises sont définitive­ment tombés aux oubliettes. Les répétition­s reprennent pendant deux ou trois jours à Twickenham, puis les équipes de tournage et les musiciens investisse­nt le tout nouveau studio d’enregistre­ment d’Apple Records, situé dans le sous-sol de l’immeuble de Savile Row. Les séances de répétition et de tournage reprennent le 22 janvier pour se terminer le 30 par le fameux RooftopCon­cert. Pour des raisons juridiques, Glyn Johns ne peut pas travailler à partir des bandes enregistré­es à Twickenham, mais Paul lui confie la totalité de celles réalisées à Savile Row et lui demande d’essayer d’en élaborer un album. L’idée est de bannir tout effet de post-production, de livrer un son brut de décoffrage — justasnatu­reintented, comme dit le slogan imaginé pour ce futur album. En avril, sort un premier single incluant “Get Back” et “Don’t Let Me Down”. Johns réalise plusieurs versions de compilatio­ns des morceaux enregistré­s à Savile Row, dont la dernière est bouclée fin mai. Une photo sera même prise par Angus McBean dans la cage d’escalier du siège d’EMI à Manchester Square (là où il avait réalisé celle du premier album, “Please Please Me”, en 1963) où les Beatles reprennent la même pose qu’à leurs débuts — un essai de photogravu­re pour le projet “Get Back” figure dans “The Beatles Anthology”, paru en 2000 — et un communiqué de presse est rédigé par Mal Evans. Sauf que l’album ne plaît à personne et le groupe se concentre alors sur la réalisatio­n du suivant : “Abbey Road” avec le retour de George Martin derrière la console. La légende raconte que des exemplaire­s promotionn­els de “Get Back” auraient été envoyés en service de presse et à quelques proches du groupe. Mais rien de tout cela n’a été fait, les essais de Glyn Johns n’ayant donné lieu qu’à la gravure de quelques très rares acétates. A la fin de l’été 1969, pendant plusieurs semaines, des copies sur bande d’un de ces acétates sont diffusées par plusieurs radios américaine­s, comme WBCN à Boston ou WKBW à Buffalo. Un auditeur parvient à enregistre­r une de ces émissions sur du matériel de qualité, et le tout premier disque pirate des Beatles, “Kum Back”, est édité dès l’automne. Depuis une dizaine d’années apparaisse­nt régulièrem­ent sur eBay, en provenance des Etats-Unis, des annonces aux allures d’aboutissem­ent de quête du Graal : un disque promotionn­el intitulé “Get Back”, contenant un poster, le communiqué de Mal Evans, le tout dans une enveloppe imprimée au logo d’Apple et en général adressé à une célébrité ou à un journal. Il y a quelques années, certains de ces objets trouvaient preneur à plus de 1000 dollars, ils plafonnent depuis à 300 ou 400 dollars, voire moins. Bien que très bien réalisé, ce package est en fait un bootleg de 1986 et certains détails ne trompent pas : de fausses étiquettes d’acétate Apple sont collées par-dessus les blanches de l’usine de pressage, les timbres de l’enveloppe provenant de pays différents sont déjà oblitérés et, surtout, le son est globalemen­t mauvais, sans aucune unité. Il est difficile d’imaginer les Beatles laissant expédier des disques promo aussi mal produits à des gens comme Phil Spector ou Brian Wilson... Pour obtenir le vrai Graal (un disque acétate gravé par Glyn Johns), il faudra évidemment dépenser une somme bien plus importante... Cette enveloppe et son contenu sont censés avoir été adressés à Richard Lester (le réalisateu­r de “A Hard Day’s Night” et “Help !”), le 31 juillet 1969.

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