All Them Witches
NEW-WEST L’album avait commencé depuis une petite demi-heure lorsqu’on s’est retrouvé à gambader au milieu d’une espèce de jungle équatoriale. La nuit était tombée et des percussions asymétriques rythmaient les foulées, des bestioles indéfinies apparaissaient parmi les striures stroboscopiques de la guitare, la voix, grave, inexorable, psalmodiait en panoramique. Le morceau n’avait pourtant pas commencé de la sorte. “Alabaster” déroulait un tempo medium jusqu’à ce qu’un riff cisaille le refrain, puis cette brèche s’était ouverte, qui se refermerait, bien plus tard, dans le même riff exaltant, cathartique. L’une des grandes qualités du quatuor de Nashville, outre les différentes substances qu’il fait économiser à son auditeur, réside dans sa capacité de surprise. Les influences sont là, assumées — de Kyuss à Skip James pour faire court — mais le groupe cherche, c’est une évidence, à se surprendre lui-même. “Sleeping Through The War” ne foule pas les mêmes territoires que son prédécesseur, “Dying Surfer Meets His Maker”, conçu comme un trip intégral. Celui-ci resserre les riffs, les structures, sans pour autant ne rien formater. Ainsi de la longue fulgurance finale de “Bulls”, du refrain