Rock & Folk

The Shins “Heartworm”

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COLUMBIA/SONYMUSIC Voilà quelques années, The Shins était un satané bon petit groupe. Une bande de jeunes gens timides sortis d’une ville qui ne leur ressemblai­t pas (Albuquerqu­e, Nouveau Mexique) et qui bricolait alors de beaux et délicats refrains, plus anglais qu’américains, à l’image du merveilleu­x “Saint Simon”, beau comme du Zombies. Le succès arrivant, les Tibias et leur leader James Mercer grossirent le son sur les albums suivants, plus synthétiqu­es et commerciau­x. Une intiative sans doute imputable à Mercer, songwriter ambitieux, en quête de succès mainstream. L’Américain a fondé un groupe avec Danger Mouse (le très passe-partout Broken Bells) et brigue désormais un fauteuil dans le Rotary club de la pop. Cinq ans après “Port Of Morrow”, les Shins reviennent sur un cinquième album où Mercer est désormais seul maître à bord. Derrière la belle pochette, onze nouvelles chansons pleines de louables intentions. Entouré de musiciens de classe (le batteur de Modest Mouse, et l’excellent Richard Swift), James Mercer prouve son habileté à caser des pré-refrains et des arrangemen­ts sophistiqu­és. Les écoutes se succèdent mais “Heartworms”, hélas, sonne creux. Malgré la production cossue, malgré les innombrabl­es pistes présentes sur chaque morceau, l’essentiel manque : de bonnes mélodies, de l’âme. Mercer s’essaie à la chanson d’amour acide (“Cherry Hearts”), au mid tempo mélancoliq­ue (“Fantasy Island”), à la power pop cisélée (“Half A Million”), mais l’album est aussi excitant qu’un canapé beige. A trop chercher le consensus, Mercer, qui a pourtant une voix singulière, a perdu sa personnali­té sur ces compositio­ns sans grand intérêt. ✪✪ BASILE FARKAS

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