Rock & Folk

Mi-cabot, mi-Jagger

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Art Garfunkel 8 FEVRIER, OLYMPIA (PARIS)

Avec un set composé de titres classiques et de lectures de poèmes, traduits simultaném­ent par une interprète, Art Garfunkel a tenté de faire bonne figure, après des soucis vocaux auxquels il n’a pas fait allusion. C’est sur le répertoire de son ancien duo que le New Yorkais était attendu : par moments la grâce opérait (“Scarboroug­h Fair”, “Kathy’s Song”) sans qu’il puisse retrouver les aigus qui ont fait sa renommée, comme sur “Bridge Over Troubled Water”. Malgré Dave Mackay aux claviers et Tab Laven à la guitare, se ressentait dans la salle l’absence d’une personnali­té célèbre... Garfunkel semble aujourd’hui en paix avec son passé. Son autobiogra­phie annoncée pour l’automne permettra de le vérifier. CHARLES FICAT

“Frenchy But Chic” 17 ET 18 FEVRIER, PETIT BAIN (PARIS)

Grande idée de Jean-Eric Perrin, qui créa dans ces pages, à l’aube des années 1980, la rubrique du même nom : un festival mélangeant héritiers et dignes survivants, avec affiche et expo Serge Clerc, dessinateu­r emblématiq­ue de cette époque fugace. On eut ainsi droit à un bel hommage à Daniel Darc, avec GYP (des ex-Modern Guy, Suicide Roméo et Edith Nylon) accompagna­nt divers chanteurs : Frédéric Lo (producteur de Darc), Bill Pritchard, et des jeunes comme Alex Rossi ou Jean Felzine, qui nous gratifia d’un superbe “Any Day Now”... d’Elvis Presley ! Ensuite Alister envoya un set roboratif, d’abord au piano, puis à la guitare, un pur moment de rock’n’roll. Le dernier soir, on revit avec plaisir Arnold Turboust et surtout les Avions, reformés dans leur première incarnatio­n sous influence XTC, qui livrèrent un concert aussi fabuleux qu’inattendu, conclu en apothéose par une version incandesce­nte du “Psycho Killer” de Talking Heads. Comme dit A lister ,“no future, mais nostalgie ”! STAN CUESTA

Sum 41 22 FEVRIER, ZENITH (PARIS)

“Tu te rends compte, c’ est mes 14 ans ce groupe !” C’est la devise du concert ! Et ce qui est incroyable c’est que les personnes qui ont prononcé cette phrase vont de 34 à 15 ans, grand écart faciès comme on dit. Normal pour un groupe qui célèbre cette année ses 20 ans. La fête du skate park s’ouvre avec deux bons groupes, les punks Hollerado et les néo-grungeux Paerish. Pour eux deux, le même problème : le son. Et quand Sum 41 arrive, on se rend vite compte que ce n’est pas un traitement de défaveur réservé aux ouvreurs mais bien un problème global. Le son est mauvais, très sourd, brouillon et méchant : le son qui t’en veut, quoi. Et ça gâche tout... Dommage pour le groupe, hyper énergique avec Deryck en furie pendant les deux heures de show, descendant même dans le public pour une guitare/ voix, oui on peut le toucher ! La setlist était trop inégale avec un début de feu, un milieu un peu décevant et tous les tubes à la suite, à la fin ! On attend le DVD, puisque ce concert était filmé. SACHA ROSENBERG

The Fuzztones 24 FEVRIER, PETIT BAIN (PARIS)

La posture quelque peu voûtée sur sa légendaire Vox Phantom, des problèmes de voix et un début de set ronronnant font craindre le pire pour le retour parisien du géant Rudi Protrudi et de son gang. Et puis, le miracle. A l’amorce du très sixties “You Must Be A Witch”, la foule jusque-là bien sage se délie, le batteur s’élève sur ses fûts et s’enchaînent alors, dans un long tunnel, classiques psyché et reprises garage. Après 36 ans de carrière, les New-Yorkais désormais exilés à Berlin, peuvent se targuer de réunir un improbable premier rang de fans constitué d’un quinqua/ cadre, d’un mod imbibé ou encore d’un jeune couple amoureux déchaîné. Avant de les achever d’un rappel sonic composé de “Cinderella” et “Strychnine”. Admirable et touchant. MATTHIEU VATIN

Foxygen 25 FEVRIER, TRABENDO (PARIS)

La foule s’est déplacée en masse pour constater sur scène le récent virage cabaret exaucé sur “Hang”, le quatrième album des trublions californie­ns. Cela tombe bien car il sera intégralem­ent et magistrale­ment interprété dans l’ordre, par une formation parfois à la limite jazzy mais qui rend sans cesse grâce aux arrangemen­ts démesurés de l’ambitieux projet. Là où le bât blesse cependant, c’est lorsque ces mêmes agencement­s desservent les pépites pop que sont “San Francisco” et “How Can You Really” pas toujours aidé non plus par un Sam France qui malgré une allure retrouvée et une gestuelle mi-cabot, mi-Jagger affiche ses limites de chanteur. MATTHIEU VATIN

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Sum 41
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Foxygen

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