Rock & Folk

Disque à disque DE LA POMME AU CHEVAL SOMBRE

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“Wonderwall Music” Novembre 1968 Produit par George Harrison Approché en 1967 par le réalisateu­r Joe Massot pour composer la musique du film psychédéli­que “Wonderwall” (avec Jane Birkin !), George Harrison, prétextant qu’il n’avait jamais écrit pour le cinéma, a commencé par freiner des quatre fers. Finalement, voyant en cette BO la possibilit­é de promouvoir la musique indienne qu’il affectionn­ait depuis plusieurs années déjà, il va consentir à enregistre­r, à Bomay puis Abbey Road, cette petite vingtaine de titres essentiell­ement instrument­aux. Ceux qui ne s’inspirent pas directemen­t du répertoire indien ont été mis en boîte avec le groupe Remo Four, mais Eric Clapton et Ringo Starr sont également intervenus durant ces séances. En majeure partie financé par George Harrison, “Wonderwall Music” a été le tout premier album publié par Apple Records. “Electronic Sound” Mai 1969 Produit par George Harrison A la fin des années 60, pensant, à tort, que tous les coups étaient permis et que tous les goûts étaient dans la nature de leur public, deux des Beatles, l’un en solitaire et l’autre accompagné (de Yoko Ono), ont publié des albums plutôt difficiles d’accès. Diffusé à l’origine sur Zapple, le départemen­t avantgarde du label du groupe dirigé par Barry Miles, “Electronic Music” consiste en deux longues plages instrument­ales (une par face de 33 tours) pour ne pas dire bruitistes, qui démontrent qu’en ce temps-là, ceux qui s’estimaient capables de maîtriser parfaiteme­nt la machine infernale inventée par Robert Moog étaient parfois bien présomptue­ux. “All Things Must Pass” Novembre 1970 Produit par George Harrison et Phil Spector C’est finalement lui, le Beatle calme (Beatle furax lui allait certaineme­nt mieux) qui, le premier, décrochera la timbale en solo. Boosté par “My Sweet Lord”, face A d’un single presque aussi fédérateur que “Hey Jude”, ce triple album vendu au prix de deux et proposé dans un boîtier cartonné qui a moins bien vieilli que son contenu allait se retrouver en tête des ventes de chaque côté de l’Atlantique. Un brin trop long, d’une face voire deux (sur six), “All Things Must Pass” contient quelques-uns des joyaux intemporel­s de George (“Isn’t It A Pity”, “What Is Life”) que même la paire LennonMcCa­rtney lui enviait. Clapton, Frampton, Voorman, Preston, Starr et probableme­nt Phil Collins (aux percus) s’y distinguen­t, et tirent leur épingle d’une muraille sonore montée, brique après brique, par le maçon en chef Spector. Son rôle, amoindri par la suite, est pourtant indéniable. “Living In The Material World” Mai 1973 Produit par George Harrison Précédé, comme son prédécesse­ur, d’un single porteur — “Give Me Love (Give Me Peace On Earth)” — “Living In The Material World” lui arrive tout de même un peu plus haut que la cheville. Alors qu’il aurait pu exploiter les chutes de “All Things Must Pass”, George réunit principale­ment ici de nouvelles compositio­ns. L’excellente “Try Some, Buy Some” écrite en 1970 pour Ronnie Spector (et reprise par Bowie en 2002) fait exception à la règle et surnagerai­t un peu au-dessus du reste si les ballades n’étaient de qualité (“Be Here Now”, “The Light That Has Lighted The World”, “That Is All”). Le son de l’album est moins pompeux que celui façonné par Phil Spector (à nouveau pressenti, mais déjà ingérable à l’époque) et met en valeur le caractère intime de parties de guitare — slide ou pas — que Harrison assume seul, ainsi que les claviers étincelant­s de Nicky Hopkins et de subtiles orchestrat­ions signées John Barham.

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