Rock & Folk

GEORGE HARRISON

Que vaut l’oeuvre solo du Beatle tranquille mais actif ? Notre spécialist­e a réécouté albums indianisan­ts et chefs-d’oeuvre pop, puis questionné Ken Scott, ingénieur du son attitré de l’auteur de “Something”.

- Jérôme Soligny

On ne s’est pas penché sur son cas depuis 2011 et la sortie de “Living In The Material World”, le film que Martin Scorsese a tiré de sa vie en assemblant, notamment, de nombreux documents fournis par sa femme Olivia. La fois d’avant, c’était dix ans plus tôt, peu de temps après son décès : “Un Beatle qui meurt, c’est un membre qu’on nous

arrache”, avait-on écrit à propos du départ, pour d’autres aventures, de George Harrison. Universal donne l’occasion de revenir sur le parcours discograph­ique du plus difficile à cerner des quatre ex-Beatles. Celui dont la carrière solo a été un long fleuve absolument pas tranquille. Pour la première fois, l’intégralit­é de l’oeuvre de George Harrison (sous son nom seul — sont bien sûr exclus ici “The Concert For Bangladesh” et les albums des Traveling Wilburys) est disponible dans un seul et même coffret. Vinyle. Dont on peut également télécharge­r le contenu en mp3 avec un code fourni.

Depuis le tournant du siècle, la discograph­ie CD de George Harrison était disponible sous la forme de deux boîtes sorties par des labels différents et correspond­ant aux années Apple Records puis Dark Horse, sa maison de disques à lui. Cet impression­nant coffret propose la totale — tous les albums originaux en mode replica (pochettes quasiment identiques à celles des 33 tours d’époque) — avec en prime, deux picture-discs des singles “Got My Mind Set On You” et “When We Was Fab” au format maxi. Pas d’inédits donc, mais du 180 grammes manufactur­é à partir des plus récentes remasteris­ations du catalogue. Pour égayer ce survol (afin de rendre compte de l’ensemble de son activité discograph­ique et, entre autres, de ses nombreuses production­s et collaborat­ions, il faudrait consacrer un hors-série à Harrison...), et évoquer la personnali­té du chanteurgu­itariste, Rock&Folk a posé une poignée de questions à Ken Scott. Cet ex-ingénieur du son des Beatles a travaillé, à deux reprises (le disque original et sa réédition trois décennies plus tard), sur “All Things Must Pass”, le monumental triple-album qui fit de George Harrison, juste après la séparation du groupe, le plus populaire des ex-Beatles. L’Inde, la musique électroniq­ue, les peines de coeur, les coups de gueule, un procès perdu pour plagiat, l’alcool, la drogue, Friar Park, la course automobile et une quête spirituell­e qui, à en croire ses proches, l’aura aidé à affronter la maladie, ont imprégné une discograph­ie qui grouille d’enregistre­ments entre copains et s’est achevée presque aussi bien qu’elle avait commencé. Sur le plan purement musical, aucun des Beatles en solo n’a été en mesure de rivaliser avec l’oeuvre du groupe même si, par moments, ils s’en sont approchés. De même, aucun amateur du groupe digne de ce nom ne peut se permettre de faire l’impasse sur l’oeuvre de George Harrison. Si tout doit passer, ses disques restent et sont, plus que jamais et à la fois, une bouillonna­nte source de satisfacti­on et d’indispensa­bles jalons pour mieux comprendre sa carrière et sa vie.

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