Merci le rock’n’roll
Attention ! Ceci est une lettre d’amour au rock’n’roll assurément et à Rock&Folk. Parce que je fais partie d’une génération (est-ce encore pertinent de parler génération en 2017 ?) qui n’a pas connu son heure de gloire rock’n’roll, du moins pas encore, il est encore tôt et tout espoir est encore bienvenu. Les journées, les mois et les années ressemblent parfois à celles décrites par les Stooges dans “1969” : “Another year with nothing to do”. Mais pourtant, jeudi soir je suis allée voir Twin Peaks en concert et c’était tout simplement dément. A la bonne franquette : des tapis persans en guise de scène et j’ai même été mise à contribution pour tenir la basse le temps que les choses se mettent en place tant bien que mal. Les pogoteurs d’une moyenne d’âge qui n’excédait pas les 24 ans ont eu tôt fait de me piquer ma place soigneusement choisie au premier rang. La machine infernale du rock’n’roll s’est mise en branle : Colin appelle au calme lorsque les pogos ont failli happer son clavier, et on a même entendu crier un “kick out the jams mother fuck ers !” salvateur de la fosse vers la scène. Preuve que les classiques sont toujours pertinents aujourd’hui et que, même sous la présidence de celui dont on ne prononcera pas le nom une énième fois, les Etats-Unis ont le chic de nous envoyer cinq jeunes de Chicago, grandiloquents sous leurs vêtements vintage fadasses, pour étouffer nos spasmes pessimistes et alarmistes en ce début de 2017. Ils ont été straight to the point, enchaînant les morceaux et ont plié bagage au bout d’une petite demi-heure durant laquelle l’effervescence juvénile transpirante avait régné, insolente mais généreuse. Alors merci le rock’n’roll, merci d’égayer nos journées. Merci Rock&Folk de nous faire découvrir de nouveaux groupes entre deux articles sur Johnny Thunders et Bob Dylan. Et ne soyons pas déclinistes ! Il est toujours temps de “kick out the jams” et de prendre (ou laisser) une génération qu’on a le droit de qualifier de “blank”, ou de n’importe quoi d’autre, si le coeur nous en dit : c’est à nous, les amoureux du rock’n’roll de tout âge de décider ! JULIE (courriel)