Def Leppard
“AND THERE WILL BE A NEXT TIME…”
A ceux qui compteraient monter un groupe de metal demain, certains conseilleront de : 1) Eviter d’avoir deux guitaristes puisque ça multiplie par autant le risque d’avoir des solos à rallonge. 2) Ne pas faire appel à un bassiste trop blond, car les produits pour décolorer les cheveux sont toxiques et attaquent le cerveau. 3) Penser à faire un régime longtemps avant les concerts, car même si un peu de bedaine et quelques bourrelets prouvent que le hard nourrit son homme, ça n’est pas du meilleur effet sous le t-shirt moulant. Def Leppard, en activité depuis 1977, n’a jamais suivi aucune de ces directives et, pire, les a prises à rebrousse-poil. Oui, Vivian Campbell et Phil Collen en font des tonnes devant leur mur d’amplis (chacun le sien) et se mettent en mode ping-pong de grattes dès que possible. Rick Savage, à la basse, est super blond et bouclé de surcroît. Il porte une mitaine de cuir à la main droite et, parce qu’il n’est pas là pour rigoler, a cinq cordes à sa basse. Quant à Joe Elliott, il a quelques kilos en trop, mais s’en cogne. Originaire de Sheffield (la métallurgie, forcément), Def Leppard est une entreprise qui marche du feu de Dieu malgré les sarcasmes de la critique. Cette musique s’adresse avant tout à ceux qui vont voir le groupe sur scène et achètent ses disques. Dans leur genre, hard mélodique avec des refrains aussi passe-partout que mémorisables, ces types dont les ventes d’albums ont dépassé le million depuis belle lurette, sont irréprochables. Leur passage par Detroit au cours de l’été 2016 est immortalisé ici d’honorable façon et on sait déjà qu’au visage de ceux qui prétendront que les Def Leppard volent plus bas que terre, leurs fans vont brandir un majeur préalablement trempé dans de la moutarde. Forte.