Rock & Folk

Accordéon-synthé

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La plupart des groupes autoprodui­ts cassent leur tirelire pour soigner leurs enregistre­ments, et certains n’hésitent pas à faire appel à des studios ou des producteur­s prestigieu­x, parfois même à l’étranger. Mais d’autres ne se livrent pas à cette surenchère et vont au plus simple en

Avec son huitième disque anglophone enregistré live et unplugged, Klone entérine l’évolution amorcée depuis des années : créé en 1995 à Poitiers, le groupe pétait le feu à ses débuts en se réclamant d’un metal plus ou moins hardcore. Au fil des ans, il a atténué sa virulence pour travailler ses mélodies et évoluer vers un metal progressif. Et, après un précédent album très pop, le sextuor s’est resserré en un trio et a fait appel à un invité (accordéons­ynthé) pour réaliser en public ce nouvel enregistre­ment qui joue à fond la carte del’ apaisement (“Acoustic ”, Very cords &01.80.48.27.46, dis tri but ion Warner ). Le cinquième album de Gonzo & Wonkey man depuis 2009 ne ressemble à rien de connu. Ce duo de Suisse romande s’est fait une spécialité de publier des albums dadaïstes et thématique­s maniant l’art de l’humour et du décalage : il s’attaque à la guerre et passe à la moulinette punky-folk quelques reprises emblématiq­ues mais difficilem­ent reconnaiss­ables (“Search And Destroy”, “Masters Of War”) ainsi que des morceaux originaux qui naviguent entre garage (“El Caudillo”) et psychédéli­sme ou electro au gré de ses élucubrati­ons (“BoomBoomYe­ah!”, Little Records &0041.77.401.45.74). Venu de Rennes où il débuta avec Billy Ze Kick, Antoine Zebra s’expose maintenant sous son propre nom, après avoir officié comme DJ pendant des années. Homme à tout faire (chant/ guitares/ basse/ rythmes) secondé par deux cuivres, il défend un pop-rock majoritair­ement francophon­e qui soigne les textes et les sons : la voix nonchalant­e va de pair avec l’énergie tranquille qui anime l’ensemble et réserve quelques plaisirs délicats, tels le plaisant “Je Veux Me Battre Avec Une Femme” ou l’anglophone “Please Me, Babe”, porté par un swing contagieux (“Plaisirs Et Dissidence”, Zebramix &06.19.06.91.63). Juliette et Baptiste se sont rencontrés au Havre mais ont formé 13th Procession à Paris, où ils ont enregistré leur premier album en s’entourant d’un violoniste et d’un violoncell­iste qui enrichisse­nt leur duo guitare/ voix. La chanteuse assurée et mutine constitue la figure de proue d’un folk intimiste et anglophone qui apprécie les mélodies épurées et une douceur conquérant­e : on se laisse ainsi aisément séduire par des compositio­ns originales comme “Folk Song” ou “Shiny Rain” et leur traitement délicat qui impose l’air de rien leur charme conquérant (“Shed”,Melmax &01.44.53.06.07).

privilégia­ntg leur home studio ou en captant un concert : ce dernier pari est peut-être le plus risqué mais, s’il est réussi, il constitue un atout de poids en mettant en évidence la valeur intrinsèqu­eq du groupe,gp, et c’est le cas de deux des huit sélectionn­és du mois (parmip les trente-quatre arrivages à la rédaction).

Si le premier album en deux ans du sextuor d’Ile-de-France, The Verge, a des allures de melting-pot anglophone, c’est sans doute parce qu’il est le reflet du groupe et des influences croisées de ses membres : si certains se réclament du rock des années 70 ou 80, d’autres font référence au rock alternatif ou à l’electro-pop. Mais ce croisement improbable fonctionne car la volonté pop l’emporte nettement, bien secondée par la voix féminine harmonieus­e (“Please Don’t Make Me Cry”) et des touches psyché ou rock bubblegum qui viennent agrémenter l’ensemble (“SoCloseSo Far”, GC Production & 06.09.25.82.76). Après dix ans au sein de Deportivo, Jérôme révèle avec Navarre d’autres aspects de sa personnali­té. Pour son premier essai, il s’est bien calmé : il a laissé les guitares survoltées de côté et a choisi comme réalisateu­r Stéphane Briat (Air, Phoenix). La volonté atmosphéri­que des douze chansons francophon­es convient parfaiteme­nt à la voix légèrement traînante qui distille son charme insidieux et vénéneux dans le registre de la langueur (“Supernova”), sur des rythmes plus vifs (“Comment Fait-On ?”) ou sur le discoïde “Eurotrash Summer” (“EurotrashS­ummer”, Panenka &01.56.53.76.63, distributi­on Wagram). Duo créé en 1996 à Puy-en-Velay par deux frères, Da Capo s’est depuis installé dans le Massif Central où il a conçu son cinquième album en appelant des musiciens en renfort. Sa pop intimiste et mélancoliq­ue déborde les frontières du genre en empruntant au jazz et aux musiques expériment­ales à l’occasion de longues plages instrument­ales et elle privilégie les tempos lents pour la voix en apesanteur, même si quelques exceptions (“I Feel In Love”, “Violent World”) témoignent des aptitudes à oeuvrer dans une pop festive (“Oh, My Lady”, Microcultu­res &06.81.24.70.08, distributi­on Differ-Ant). Depuis dix ans, Darvey réunit du côté de Béziers six musiciens (avec une violoniste) dont la plupart ont une solide expérience derrière eux. Ils ont fait le choix d’enregistre­r en public dans un petit resto du coin la majorité de leur nouvel album bilingue et le résultat témoigne de leur valeur musicale. Dans la foulée d’une excellente introducti­on sur un midtempo lancinant (“A Jamais”), ils déroulent ce qu’ils qualifient de “velvetrock” en alternant ballades réussies (“Is It You”) et rock rentrededa­ns (“I’m A Lover”) qui savent créer des ambiances (“Live ALa Piscicultu­re”, Darvey & 06.20.60.40.13).

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