Courrier des lecteurs
Fallait oser !
Carnet de notes
Bonjour, résidant en province, j’ai eu un moment d’appréhension en recevant mon Rock&Folk : Arielle Dombasle parmi les gros titres ? Virage bobo parisien de Rock&Folk ? même si elle se prétend Stones plutôt que Beatles, j’ai un peu de mal avec les gens qui se font mousser... Avec leurs rencontres, elle en infirmière et Mick, elle nous ferait presque croire qu’il a composé “Sister Morphine” pour elle et qu’elle fournissait Keith en dope. Quand à Nicolas Ker, s’il plane sur “The Wall”, il aurait mieux fait d’écouter le live d’“Ummagumma” ! Mauvais point donc pour Nos Disques A Nous. Demi-point pour Ray Davies, par contre. Bien content de le voir en couverture... Seulement un demi-point parce qu’il aurait fallu parler de son frangin, qui sort lui aussi un très bon album : Dave Davies & Russ Davies — “Open Road”. Allez, de très bons points pour le disque du mois (The Black Angels, “Death Song”), pour l’article sur Spoon (j’ai du mal à enlever le disque de la platine) et pour la rubrique Livres : j’ai commandé “Rolling Stones Tournée 1966”, reçu dans la foulée, un livre à posséder pour tous les fans des Stones ! Pour conclure : que va me réserver le prochain Rock&Folk ? A suivre. Bisous à toute l’équipe. HERVE JUDIC
Complètement malade
Quoi ? Monsieur Manoeuvre est à peine parti que c’est déjà le bordel en couv’ ? Nous mettre Serge Lama en pleine tronche (numéro 597), fallait oser ! AL PS : La galette du Ray Davies me ferait très plaisir. Bises à vous.
Au-dessus
Fan des Beatles, Rock&Folk, je vous le dis : oui, les Kinks étaient, sont, objectivement le plus grand groupe de tous les temps. Car si ses adversaires naturels avaient l’aura et la musicalité (Beatles), le blues et une propension à transgresser (Stones), une innocence échevelée ayant pour canal des voix d’anges (Beach Boys) la fureur doublée d’un attrait identitaire et générationnel fort (les Who), les Kinks, grands dieux... C’était le raffinement ultime, l’insularité pré-Brexitienne, la désuétude assumée, l’excentricité, l’ambivalence camp, l’existence du monde intérieur. Et la nostalgie d’une époque révolue (y compris pour le groupe). Autant de traits si typiquement anglais — et romantiques — qui expliquent sans doute pourquoi le quatuor n’a jamais réellement percé aux Etats-Unis (ou, disons, que s’il y est finalement parvenu, c’est en forçant pour le moins sa vraie nature...). Quand on plébiscite les Kinks en 2017 (ou que l’on envie le don de Ray à accorder une attention excessive à de menus détails qui aboutissent à cette grandeur), on pointe inévitablement du doigt un mal plus profond, inhérent à l’époque : en admettant que dans le rock désormais la chronique sociale a pour ainsi dire disparu et que le prolétariat s’est évaporé. Au profit d’une superficialité de gazette dédiée, pour l’essentiel, à la sape et aux tifs, dans la centrifugeuse mainstream. Cette absence d’opposition ou de challengers réels fait aussi de ce groupe le plus grand d’entre tous et de notre homme, Ray, un reporter inégalé... Ray Davies cumulait au sein des Kinks le double statut de parolier, de compositeur (enfin, quand ce n’était pas Dave lui-même qui s’y collait) : souvenons-nous de ça ! Il était Lennon et McCartney, Jagger et Richards, Wilson et Asher et l’équivalent d’un Pete Townshend mais alors côté jardin. Cet homme peut se targuer — dans l’absolu — d’avoir au rang de ses disciples Pete Towshend donc, David Bowie, les Doors, Madness, les Jam, XTC... excusez du peu. Mais aussi Damon Albarn, Noel Gallagher, Neil Hannon, Alex Turner... Si la liste est loin d’être complète, déjà, elle est stupéfiante, si l’on considère la qualité, en cumulé, représentée juste à travers ces noms-là. Au-dessus plane Ray Davies. ELEONORE
L’ennui
Cher Rock&Folk, je vous lis depuis de nombreuses décennies et la couverture de votre dernier numéro m’interroge quelque peu. Est-ce l’effet Philman qui n’est plus là ? Mais enfin, “lesKinks sont-ilslemeilleurgroupedetousles temps?”. Restons sérieux. C’est le genre de question genre tarte à la crème que je lis depuis bien longtemps et évidemment, pour moi, la réponse est non. Mille fois non. Il y a eu toujours une sorte de snobisme autour de ce groupe pour affirmer cette déclaration. Lisant de toute part cette affirmation, j’ai voulu bien sûr me faire ma propre idée : j’ai écouté et réécouté ce groupe maintes fois. Un seul mot pour caractériser ce qu’il nous faisait entendre : chiant. L’ennui, le désintérêt total. J’ai même poussé la folie jusqu’à aller les voir jadis à un concert (un bien grand mot) parisien. Je m’y suis tellement ennuyé que je suis parti avant la fin (et je n’étais pas le seul). Voilà mon résumé : les Kinks sont un groupe chiant et pas plus. Un bon point pour vous dans votre dernier numéro : l’album du mois pour les Black Angels. Voilà un excellent groupe dont je possède toute la discographie et qui ne m’a jamais déçu. J’achèterai leur dernier opus les yeux fermés et je suis sûr à l’avance de la satisfaction que je pourrai en retirer. JEAN-PIERRE GAMAIN
La bonne idée
Il devrait y avoir de la publicité sur les albums (une chanson, une publicité). CDL
Pénibilité
Cher Rock&Folk, Mes Disques A Eux par Dombasle et Ker se voulait certainement drôle, décalé et érudit. Mais à bien y regarder, nous sommes en face d’un torrent de bêtises et de phrases définitives sur tel chanteur ou tel groupe. Ils nous jettent des tonnes de références qui ne masquent qu’une seule chose : leur inculture satisfaite. Comme le disait Cioran “N’ade convictionqueceluiquin’arien approfondi”. Certainement le plus pénible des Disques A Moi de l’histoire du magazine. STEPHANE N
Contre les pantacourts
Cher NU, merci pour les chroniques “Songs/ Classics From The Cramps Collection” volume 1/ 3 ! Un régal ! Sur Volume 2, “Pow Wow” de Grace Tennessee, découvert en 76 sur “Danse Avec Moi” de qui vous savez. La classe ! Après 60 titres, ça se boucle sur “Paralized” de The Legendary Stardust Cowboy. Le bonheur ! Je passe de bonnes vacances... LUV PS : spécial remerciement pour votre CCP (Comité Contre les Pantacourts) et Chuck Prophet.
Hey oh
Vinyle aphrodisiaque
Rock&Folk, si le vinyle fait aujourd’hui son grand retour, on est quand même en droit de se demander : où sont passés les corps en 2017 ? C’est assez subjectif, je sais. Mais il n’y a qu’à regarder les pochettes des années 70 (en particulier), qui sont objectivement une célébration perpétuelle et constante du corps ; leurs lots de bustes, de jambes, d’abattis (“Low Budget” des Kinks), de langues (“Feelin’ Bitchy” de Millie Jackson) de braguettes (“Sticky Fingers” des Stones), en veux-tu en voilà, pour se faire un état des lieux et voir combien le concept de libération sexuelle semble assigné définitivement au siècle passé (comme c’est le cas pour le rock aussi), enterré dans les limbes, comme le suggère paradoxalement le retour actuel du vinyle (et symboliquement la disparition de Prince aussi), à son insu ! A cet égard, dans le prolongement de la mosaïque humaine mise en scène sur la pochette intérieure du “Electric Ladyland” de Jimi Hendrix en 1968, visez les coverarts des Ohio Players, de Roberta Flack, de Funkadelic (“Free Your Mind...”), de Roxy Music, des Cars, qui à partir de la décennie suivante sont le parangon esthétique de cet âge d’or dédié au corps, et incidemment à ses corollaires sociaux et politiques, pour vous en convaincre... Et constatez, comme moi, que si le vinyle est de retour, on peut légitimement se demander en effet : où sont passés les corps ? Le corps est circonscrit, comme dans la société, à un petit espace, c’est pourquoi l’encanaillement aussi doit faire l’objet d’une requête spécifique chez nos contemporains : le rock (qui n’est après tout qu’une affaire de fluide, d’incarnation) ne peut donc pas s’y retrouver. En fait le retour en grâce de l’analogique... Il semblerait que le vinyle en 2017 porte encore en creux l’héritage un peu traumatisant du numérique, broyeur de chair sonore, du mix qui ratiboise les rondeurs, du digital ennemi du charnel. Juste sur ses pochettes. SYD DIDEROU
Le changement
Etre rock en 2017, c’est aborder l’entame de son bilandecompétences avec le plus grand album sur la transition personnelle qui soit, le “Currents” de Tame Impala. BETTINA
Ode à Foxygen
Je reviens de la médiathèque avec le “Hang” de Foxygen, certain, comment dire, d’y dénicher une révélation, d’y défricher une nouvelle terre musicale Et ça ne tarde pas : la première écoute est un éblouissement. Des cordes, des cuivres, de toute part, un décorum hallucinant de timbales, de harpes, de clarinettes, de flûtes et de hautbois. Une touche de music-hall, de Philly soul par-là, de musique baroque et symphonique, tout cela sous le halo bienveillant de Todd Rundgren. Ils l’ont fait ! Trente-deux minutes post-modernes scandaleusement audacieuses et parfaites. Et pour ne rien gâcher les frères d’Addario figurent dans les crédits. DESIRE DUROY
Théorie
J’ai lu la chronique de Agnès Léglise sur “A L’Assaut De L’empire Du Disque”. Seulement voilà, l’écroulement des ventes n’est-il pas dû tout simplement à la rareté de la qualité ? Lorsqu’un bon disque sort il se vend ! STEVE LIPIARSKI
Ça craint
Hello ! Douze pages consacrées à Chuck Berry ! Quatre journalistes différents et aucun d’entre eux n’a songé à citer Rory Gallagher, Georgia Satellites et George Thorogood parmi tous les rockers qui ont puisé, avec bonheur dans le répertoire du rocker américain... ! FRED PS : En songeant que Patrick Eudeline me dira que j’ai oublié Foghat...
Nicolas et Arielle
On rencontre, de temps en temps, mais assez régulièrement, des gens qui disent ne pas aimer les Beatles. Ça donne un genre, une posture, quelque chose qui fait que vous vous imposez comme différent des autres, de la masse. En grattant un peu, on se rend vite compte que ces mêmes gens sont en général d’un vide intersidéral assez absolu et d’une culture rock pour le moins au ras des pâquerettes, enfilant les pires clichés sans même s’en rendre compte, sans parler de leur bête suffisance. On en rencontre, des comme ça, de temps en temps. Ce fut le cas le mois dernier. BEN KENNEDY
Parfum kinksien
Ray Davies, en couverture, je me suis arrêté net dans la rue devant un marchand de journaux... Le meilleur groupe de tous les temps ! Que seraient nos vies sans les Kinks ? “This Time Tomorrow”, “Shangri-La”, “Village Green”, “Waterloo Sunset”. Quand je suis arrivé à Londres, à St Pancrass, j’ai marché dans les rues, et j’ai tout de suite senti le parfum des Kinks aux détours de Regent’s Park ! “EveryDay, Ilookattheworldfrommywindow”... Et Ray est toujours là. Et quelque part, ça me réconforte ! Bonne chance, Rock&Folk avec ou sans Philippe Manoeuvre. See you. FRANCK PRIEUR
La pock
Y’a-t-il quelque chose entre le rock et la pop ? PM