Paul Weller

PARLOPHONE/WARNER Quatre décennies après le premier disque, période Rickenbacker et chaussures bicolores, Paul Weller n’a rien perdu de son appétit. En quelques mois, il compose la musique du film “Jawbone”, produit “Street Rituals” de Stone Foundation ainsi que le prochain album de Steve Ellis tout en trouvant l’énergie et l’inspiration pour “A Kind Of Revolution”. Au studio qu’il a installé à domicile dans la campagne du Surrey, il travaille sans contrainte. Ce goût de la liberté se reflète sur le plan musical, Paul Weller naviguant entre pop, soul, psyché, folk, jazz, etc. N’oubliant pas ses premières amours, il invite deux célèbres voix des sixties, PP Arnold (complice des Small Faces) et Madeline Bell, choristes de “Woo Sé Mama”, rock légitimement placé en premier titre. D’autres héros ou amis participent au disque. Josh McLorey, guitariste des Strypes, est réquisitionné pour “Nova”, clin d’oeil à “Their Satanic Majesties Request”. Robert Wyatt participe à “She Moves With The Fayre”, funk progressif dont le bref solo est joué à la trompette. La voix de Boy George se mêle à celle de Paul Weller pour le cinématographique “One Tear”. Est-il possible que “The Impossible Dream” ne soit pas emprunté à David Bowie ? Créer une ballade de type southern soul représente une gageure pour un musicien aussi anglais que l’ancien Jam. Pour autant, “Long Time” convainc. “Hopper” rend hommage au peintre new-yorkais. “The Cranes Are Back” se réjouit du retour des grues, une espèce menacée... Ambitieux et parfois même gonflé, “A Kind Revolution” restera comme une des grandes réussites de Paul Weller.

✪✪✪

JEAN-WILLIAM THOURY