Moustache, salopette bleue et casquette rouge
Quand une nouvelle console débarque, c’est souvent, toujours même, l’assurance de découvrir des titres flamboyants. Avec la Nintendo Switch, un seul héros virtuel pouvait évidemment exciter la planète ludique. Fédérer et inaugurer cette nouvelle aventure de salon. Voire beaucoup plus vu que la Nintendo Switch, et c’est en cela qu’elle est véritablement révolutionnaire, offre pour la première fois la possibilité de jouer quasiment n’importe où. Il a une moustache, une salopette bleue et une casquette rouge, donne dans la plomberie et ne craint personne. Il est là depuis longtemps, il a déjà traversé un millénaire, conquis plusieurs générations et des millions de gamers, multiplié ses activités. Oui, Mario, le grand Mario est de retour ! En ces temps de situation internationale plutôt flippante, Mario a de quoi offrir quelques heures d’apaisement, loin du chaos. “MARIO KART 8 DELUXE”, chez Nintendo et uniquement disponible sur la récente console nippone donc, ne pouvait pas mieux tomber. Les solitaires comme les adeptes des pratiques en groupe vont être aux anges. Ici, on doit remporter des courses en roulant à toute blinde, balancer sur ces adversaires carapaces, bombes et fruits exotiques et on peut le faire en mode solo comme en réunion. Pas moins de 42 personnages participent à cette fête de bitume et 48 courses sont accessibles sans attendre. Sur route, dans les nuages ou au coeur même de l’océan, Mario et ses amis hystériques et colorés s’en donnent à coeur-joie et c’est comme si le temps n’avait plus la moindre emprise sur le joueur. Les passionnés, les fans hardcore retrouveront avec bonheur les modes bataillede ballons (défis fermés dans une arène où il s’agit de démonter celui d’en face à coups de projections sournoises ), tout comme les mode sBob-ombsà gogo, capture de soleil et bataille de pièces. Sans oublier le mode inédit traquesurla piste, affaire très attractive de poursuite endiablée. Les plus motivés pourront enregistrer des vidéos de leurs moments de gloire ou leurs pires prestations pour les plus masochistes, pour ensuite les visionner en boucles sur la Mario Kart TV. Eventuellement, aussi, se procurer la paire de volants Joy-Con Nintendo Switch, offrant une expérience de conduite encore plus immersive. Les novices et les plus jeunes pourront eux s’appuyer sur l’option conduite assistée, leur permettant de terminer les courses sans passer par la case accident et la grosse crise de nerf. Mario est de retour, longue vie à Mario !
“FLATOUT 4 : TOTAL INSANITY”, chez Bigben, pour PS4 et XboxOne, marque le come-back de la franchise dédiée aux bolides destructeurs et aux courses apocalyptiques. Ici, Bison Futé pleure toutes les larmes de son corps et les radars implosent. Avec un titre explicite et des teasers franchement alléchants, “FlatOut” récidive et, sans rien chambouler dans l’absolu, tient sa promesse principale : honorer la vitesse et la démolition totale. Avec une collection de véhicules démentielle, tous customisables, 27 au total, Muscle Car, 4X4, tas de boue ou bolide rutilant et un choix de parcours tout à fait satisfaisant avec 20 pistes proposées, avec toujours ces décors qui n’attendent qu’une seule chose : être systématiquement explosés. Le jeu reste toujours aussi enragé et les poètes adeptes de déambulations en Vélib auront tout intérêt à fermer les yeux et à passer leur chemin. Avec des nouveaux modes complètement nihilistes, Assaut (annihilation assumée) et KeeptheFlag (la victoire ou la mort), on retrouve avec jubilation le mode Cascade, ici boosté et revisité, avec de nouvelles figures au programme. Fast & Furious !
Dans un tout autre registre, “SYBERIA 3”, chez Koalabs/ Microids, pour PS4, XBoxOne, Mac et PC, est un titre étrange, décalé, loin des gimmicks actuels et beau comme un songe aux brumes de mystère, qui a mis de longues années avant d’enfin débarquer sur consoles. Ce nouveau volet du jeu d’aventure culte créé par Benoit Sokal voilà quinze ans permet de suivre Kate Walker, avocate américaine et héroïne pas fixée, mourante, perdue au fin fond de la Sibérie. Elle est sauvée par des nomades. Aucun résumé ne suffirait à exprimer les émotions dégagées par ce jeu inclassable et à la réalisation somptueuse. Ici, tout se mêle, ce qui est n’est peut-être qu’une illusion ou une étape vers quelque chose d’encore plus incroyable. Mystique, parfois même angoissante, la neige cache des secrets d’importance. Il y a un médaillon, une ville abandonnée après le grand souffle nucléaire, des steppes sacrées, des humains qui se croisent, échangent, avancent, cherchent leur place. C’est surprenant, captivant. Et cette saga peut se prolonger avec un roman, une bande dessinée et un livre d’art, également disponible.