Blondie
“Pollinator”
“Pollinator” déborde de cette power pop ornée de petites touches disco ou new wave dont Blondie fut un des instigateurs. Dès “Doom Or Destiny”, introduit par un roulement de batterie de Clement Burke, reconnaissable entre mille, la direction choisie est annoncée. Signée par les deux autres membres du trio de base, Debbie Harry (chant) et Chris Stein (guitare), la chanson possède toutes les caractéristiques du style Blondie 1979. Depuis quelques années, la formation s’est stabilisée grâce à Tommy Kessler (guitare), Matt KatzBohen (claviers) et Leigh Foxx (basse) qui garantissent à l’ensemble une vraie cohésion. Pour cet album réalisé à New York par John Congleton (producteur de Franz Ferdinand, Sigur Rós, etc.), outre la participation de Joan Jett ou Laurie Anderson, Blondie bénéficie d’un salutaire apport de sang neuf grâce à des morceaux écrits par ou avec des fans. Dev Hynes de Blood Orange signe “Long Time” qui, comme “Fun” fourni par Dave Sitek de TV On The Radio, ne cache pas une fascination pour “Heart Of Glass”. Nick Valensi des Strokes collabore à “Best Day Ever”. Johnny Marr des Smiths oeuvre sur “My Monster”, Adam Johnston sur “Fragments”, l’Anglaise Charli XCX sur “Gravity” et “Tonight”. Des badges distribués à l’époque du premier album affirmaient Blondieisagroup, pour recadrer ceux tentés de croire que c’était le surnom de la chanteuse. N’en déplaise aux autorités, Blondie c’est bien Debbie Harry, son allure, ses paroles, son intelligence pétillante. La voix a un peu changé — le mixage ne se prive pas de la faire passer par tous les effets imaginables — mais l’attitude est bien là, insolente de féminité et à jamais séduisante. ✪✪✪