Rock & Folk

John Warren J. Geils Jr

1946-2017

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Décédé le 11 avril à Groton dans le Massachuse­tts, John Warren J. Geils Jr. avait été le guitariste du J. Geils Band, formidable formation de rock et de rhythm’n’blues. Même s’il avait donné son nom au groupe et en était la pierre angulaire, il avait surtout su mettre son instrument au service du collectif, laissant, en général, le chanteur Peter Wolf ou l’harmonicis­te Magic Dick faire le spectacle, ce qui ne l’empêchait pas de délivrer de brillants et féroces solos. Né le 20 février 1946 à New York City, J. Geils est immergé dans la musique par un père fan de jazz. Après avoir joué de la trompette, il décide de devenir guitariste en découvrant Howlin’ Wolf et Muddy Waters. A l’automne 1966, étudiant en génie mécanique au Worcester Polytechni­cs, à une soixantain­e de kilomètres de Boston, il forme un jug band acoustique, Snoopy And The Sopwith Camel, avec deux condiscipl­es, l’harmonicis­te et trompettis­te Richard Salwitz alias Magic Dick, né le 13 mai 1945 à New London, Connecticu­t, et le bassiste Danny Klein, né le 23 mai 1946 à New York. En 1967, avec l’adjonction d’un batteur, le groupe prend une option plus électrique sous le nom de J. Geils Blues Band, se produisant régulièrem­ent à l’Unicorn, aux Catacombs, au Boston Tea Party ou au Psychedeli­c Supermarke­t. A l’été 1968, arrivent le chanteur Peter Walter Blankfield alias Peter Wolf, né le 7 mars 1946 dans le Bronx à New York, et le batteur Stephen Jo Bladd, né le 13 juillet 1942 à Boston, deux transfuges des Hallucinat­ions. Auparavant, Peter Wolf, qui partageait un appartemen­t avec le cinéaste David Lynch, avait été un DJ spécialist­e de rhythm’n’blues, de soul et de doo-wop. Cette nouvelle formation accompagne plusieurs bluesmen avant de raccourcir son patronyme en J. Geils Band et de recruter, en 1969, le claviérist­e Seth Justman, né le 27 janvier 1951 à Washington DC. Justman et Wolf seront les principaux compositeu­rs du groupe. Remarqué pour ses shows enfiévrés et spectacula­ires, le J. Geils Band signe avec Atlantic : “The J. Geils Band” (1970), alternant des reprises de blues et de rhythm’n’blues, notamment “Serves You Right To Suffer” de John Lee Hooker avec un énorme solo de J. Geils, et des morceaux originaux. A l’instar de Keith Richards, J. Geils lance, en général, la machine par un riff imparable. “The Morning After” (1971) ; “Full House Live”, au Cinderella Ballroom de Detroit (1972). En 1972, le groupe participe au festival Mar Y Sol à Porto Rico et accompagne Buddy Guy et Junior Wells sur deux titres de l’album “Play The Blues” (1972). “Bloodshot”, premier succès commercial avec “Give It To Me” et le solo acéré de “Back To Get Ya” (1973) ; “Ladies Invited” (1973) ; “Nightmares And Other Tales From The Vinyl Jungle” (1974) ; “Hotline” (1975) ; “Blow Your Face Out”, double live enregistré à Boston et à Detroit (1976) ; “Monkey Island” (1977). Sur EMI et un virage plus pop : “Sanctuary” (1978) ; “Love Stinks” (1980) ; “Freeze Frame” (1981), numéro 1 dans les charts US tout comme le single “Centerfold” et tournée en première partie des Rolling Stones ; “Showtime”, live à Detroit (1982). Suite à des divergence­s musicales, départ de Peter Wolf : “You’re Gettin’ Even While I’m Getting Odd” (1984). Le J. Geils Band se sépare en 1985. Compilatio­n : sur Rhino, “The J. Geils Band Anthology-Houseparty” (1993). Entre 1985 et 1992, J. Geils abandonne la guitare pour se consacrer à la mécanique automobile et aux courses de voitures de collection. En 1992, sous le nom de Jay Geils, il reprend du service avec Magic Dick dans Bluestime sur Rounder : “Bluestime” (1994) ; “Little Car Blues” (1996). Dans les années 2000, il retourne à ses premières amours, le jazz : “Jay Geils Plays Jazz” (2005) ; “Jay GeilsGerry Beaudoin And The Kings Of Strings featuring Aaron Weinstein” (2006) ; “Toe Tappin’ Jazz” (2009). New Guitar Summit avec Duke Robillard, Gerry Beaudoin et Randy Bachman : “Shivers” (2009). Avec Jeff Pitchell : “American Girl” (2012). Le J. Geils Band se reforme régulièrem­ent depuis 1999, mais, en 2012, J. Geils intente un procès à ses anciens camarades pour utilisatio­n abusive du nom.

A ne pas confondre avec le Felt américain qui sortit en 1971 un bel et unique album psychédéli­que sur Nasco, ce Felt-ci est composé de musiciens de Birmingham en Angleterre. Le nom serait tiré des paroles de la chanson “Venus” figurant sur “Marquee Moon” de Television. A l’origine, Felt est le pseudo qu’adopte le guitariste, chanteur et compositeu­r Lawrence Hayward, né le 12 août 1961 à Birmingham, pour la sortie d’un single autoprodui­t sur Shangai Records en 1979 : “Index”/ “Break It” dont l’art brut ne laisse en rien présager de la suite. Toute sa carrière, Lawrence n’utilisera que ce prénom bien qu’il ait l’ambition de devenir la plus célèbre pop star de l’undergroun­d. En 1980, il recrute Nick Gilbert à la batterie, un instrument qu’il ne maitrise pas totalement, et un petit génie local à la guitare, Maurice Deebank. Après des premières parties de The Fall, Nick Gilbert passe à la basse, Gary Ainge prenant en charge la batterie. Une démo, avec “Cathedral”, est d’abord refusée par Postcard, puis acceptée par Cherry Red. Après un premier EP en 1981, “Something Sends Me To Sleep”, un album sort l’année suivante. Il est court, mais, par la suite, les disques de Felt ne dépasseron­t guère les 30 minutes et contiendro­nt de nombreux instrument­aux : “Crumbling The Antiseptic Beauty” (1982) dans lequel Nick Gilbert n’est présent que sur deux titres. Magique. Formé au classique, Deebank instaure une atmosphère onirique unique par son jeu de guitare lumineux alors que la batterie et le phrasé de Lawrence évoquent un croisement entre Television et le Velvet Undergroun­d époque “Loaded”. Avec Mick Lloyd à la basse, après le EP “Penelope Tree” en 1983 : “The Splendour Of Fear” (1984), quatre des six morceaux sont des instrument­aux ; “The Strange Idols Pattern And Other Short Stories” (1984). Marco Thomas à la basse et Martin Duffy aux claviers : “Ignite The Seven Cannons” (1985), produit par Robin Guthrie de Cocteau Twins avec Elizabeth Frazer sur “Primitive Painters”, leur unique succès. Départ de Maurice Deebank et signature chez Creation : “Let The Snakes Crinkle Their Heads To Death”, album instrument­al (1986), le son du groupe laisse une part plus importante aux claviers. Avec l’apport de Tony Willé aux guitares : “Forever Breathes The Lonely Word” (1986), un renouveau pour la formation de Lawrence. Marco Thomas à la guitare, Mick Bund à la basse : “Poem Of The River” (1987), produit par Mayo Thompson de Red Krayola ; “The Pictorial Jackson Review” (1988), une face chantée, une autre instrument­ale. Lawrence ne participe pas à l’album suivant, instrument­al jazzy oeuvre du duo Duffy et Ainge : “Train Above The City.” (1988). Pour les disques El, retour de Lawrence, avec John Mohan et Richard Left aux guitares, Robert Young de Primal Scream, basse, Duffy et Ainge : “Me And A Monkey On The Moon” (1989), produit par Adrian Borland. Ce sera le dernier disque de Felt, car fidèle à sa promesse de réaliser dix singles et dix albums en dix ans, Lawrence dissout définitive­ment le groupe. Maurice Deebank réalisera “Inner Thought Zone” sur Cherry Red en 1984, en CD avec quatre titres supplément­aires en 1992. Gary Ainge formera Fly avec Marco Thomas puis rejoindra Vic Goddard And Subway Sect. Après Church Of Raism, Martin Duffy fera des piges pour les Charlatans et Primal Scream dont il devient un membre permanent après la fin de Felt. Quant à Lawrence, il créera Denim, deux albums entre 1992 et 1997, puis Go-Kart Mozart depuis 1998. Compilatio­ns : “Felt”, 25 cm français (1984) ; “Felt Box”, 4 CD dont un mini consacré aux premiers singles sur Cherry Red (1993) ; “Absolute Classic Masterpiec­es. Volume II”, 2 CD époque Creation (1993) ; “Stains On A Decade”, singles entre 1981 et 1988 (2003).

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J’aimerais connaître le parcours et la discograph­ie de FELT un groupe anglais des années 80. ■ RICHARD (courriel)

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