“Rock’n’roll... Of Corse !” TBC

On a souvent raconté son histoire à sa place et il n’y a pas toujours eu le beau rôle. Quitter un groupe majeur du rock juste avant qu’il explose, Pete Best en sait quelque chose, suscite généralement l’incompréhension, des sarcasmes et, parfois, du mépris. De la part de ceux qui, justement, ne sont pas vraiment rock. S’il y a un truc qu’on ne peut pas enlever à Henri Padovani, c’est son amour pour cette musique qui l’a poussé à quitter sa Corse, au milieu des années 70, pour vivre à Londres, à fond et de l’intérieur, les premières heures du punk. Car Padovani est therealdeal. Dans cet élégant documentaire signé Lionel Guedj et Stéphane Bébert, le premier guitariste de The Police évoque son parcours avec pudeur et humanité, sans forcer le trait de la nostalgie. A travers les témoignages, parfois brefs mais toujours suffisants, de ses amis de l’époque et des musiciens qu’il a croisés ou avec qui il a joués (Stewart Copeland, Mick Jones, Jayne County, Glen Matlock, Jean-Jacques Burnel, Kim Wilde, Little Bob...), on découvre un artiste attachant parce qu’attaché aux gens, autant qu’à ses guitares et ses disques. Des vies, dans la musique, Henri en a déjà eu mille, et la lueur dans son regard laisse entendre qu’il n’est pas près de plaquer son dernier accord. Parmi les temps forts, les passages avec Sting et ceux où Topper Headon, l’ex-batteur du Clash, démontre qu’on peut revenir de l’enfer. Le tout est entrecoupé d’images live et brutes de cette scène sans concession et l’intouchable “Another Girl, Another Planet” est la chanson du générique. La preuve qu’on est là chez des gens de goût.