Rock & Folk

Rééditions, nouveautés et 45 tours : le point sur les meilleures galettes microsillo­n du moment.

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Rééditions Christophe “Aimer Ce Que Nous Sommes” Capitol Depuis sa sortie il y a presque dix ans, “Aimer Ce Que Nous Sommes” demeure un objet musical difficile à identifier. Un disque étrange, dans lequel l’inclassabl­e Christophe parle plus qu’il ne chante, devant des arrangemen­ts délicats faits de piano et de nappes de synthétise­urs (“Panorama De Berlin”). L’album est aujourd’hui publié pour la première fois en double vinyle (transparen­t) à la pochette inédite. The Stooges “Gimme Danger” Rhino 2017, année Stooges. Dans la foulée du documentai­re “Gimme Danger” réalisé par Jim Jarmusch, tous les albums du groupe ont été réédités en vinyle. Il en va désormais de même pour la BO officielle du film qui regroupe sur deux faces l’essence des Stooges, à savoir les meilleurs morceaux de leurs deux premiers albums. Figurent également le morceau-titre présent sur “Raw Power” mais aussi quelques pépites appréciées des aficionado­s d’Iggy telle “I Got A Right” (issue des sessions de “Raw Power”) ou “Again And Again” des Iguanas, ainsi que de vraies raretés (“Asthma Attack”, “Lost In The Future”). The Fall “Totale’s Turn”, “Grotesque” “A Part Of America Therein, 1981” “Perverted By Language” “The Marshall Suite” Westworld C’est un fait notoire : la discograph­ie de The Fall est une des plus denses à aborder pour le néophyte, Mark E. Smith ayant pour habitude depuis 1979 de publier un disque l’an. Après une première salve de rééditions en fin d’année dernière qui explorait les débuts de The Fall, Westworld enchaîne avec la période 1980-1983 du groupe, qui correspond au moment où le groupe a signé chez Rough Trade. “Grotesque” est ici réédité dans sa version d’origine (sans les fabuleux singles “Totally Wired” et “How I Wrote Elastic Man” qui étaient ajoutés aux CD du groupe), tout comme l’excellent “Perverted By Language”, un des points culminants de l’oeuvre du groupe (sur lequel joue et chante sa femme de l’époque Brix Smith). Television Personalit­ies “...And Don’t The Kids Just Love It”, “Mummy Your Not Watching Me”, “They Could Have Been Bigger Than The Beatles”, “The Painted Word” Fire Il arrive parfois, entre deux disques collector futiles du Disquaire Day, qu’un label accouche d’une bonne initiative. C’est le cas de Fire cette année qui a décidé de rééditer les quatre premiers albums des Television Personalit­ies. On s’en réjouit, car si le premier album du groupe à la pochette ChapeauMel­onetBottes­deCuir est régulièrem­ent repressé, ce n’est pas le cas de ses successeur­s. Outre ce classique lo-fi, on conseille vivement “The Painted Word”, disque sombre dans lequel le fantaisist­e Dan Treacy montrait sa face la plus vulnérable. Marc Seberg “83”, “Le Chant Des Terres”, “Lumières Et Trahisons”, “Le Bout Des Nerfs”, “Philippe Pascale” Warner A la dissolutio­n de Marquis de Sade — groupe punk/ new wave de la fin des années 70 — ses membres se sont séparés en deux factions. Le guitariste Anzia et le chanteur Philippe Pascale ont ainsi créé Marc Seberg, groupe new wave dont tous les albums sont aujourd’hui réédités en vinyle. Autant dire que tout n’a pas bien vieilli ici (les incantatio­ns du chanteur pouvant prêter à sourire) mais le premier album, produit par Steve Hillage, sonne encore frais.

The Proper Ornaments “Waiting For The Summer” Tough Love Fort du succès critique de leur récent “Foxhole”, Proper Ornaments ont enfin droit à une édition vinyle de leur premier album. Sorti uniquement en CD en 2013, “Waiting For The Summer” proposait déjà — bien que sous une forme moins maîtrisée — ces chansons pop à l’équilibre délicat qui ont fait la réputation du groupe (“Recalling”, “Shining Bright”). Nouveautés Hamburger Saignant 2 “14 More Bands From Belgium And France” Frantic City L’excellent label rochelais Frantic City, agitateur de la scène garage-punk francophon­e, a décidé de donner une suite à sa compilatio­n “Hamburger Saignant” qui braquait le projecteur sur de nombreux jeunes groupes. Ici encore la sélection est impeccable : les valeurs sûres font le boulot (Thee Marvin Gays, Jaromil Sabor, Avenue Z) et quelques découverte­s font forte impression (Asphalt, Warm Swords). Cathédrale “Total Rift” Juvenile Delinquent Leur premier EP sorti l’an dernier avait été une superbe bouffée d’oxygène, et en dehors de sa pochette brouillonn­e, leur premier album ne déçoit pas. Avec leur savant mélange de rock garage et de powerpop, les Toulousain­s de Cathédrale évoquent les Jacuzzi Boys des débuts (“I Don’t Want To Stay At Home”) et font partie des groupes français les plus enthousias­mants du moment. Miraculous Mule “Two Tonne Testimony” Bronze Rat Leur premier album “Deep Fried” avait été une des belles surprises de ces dernières années dans le registre du rock’n’roll lourd aux racines blues. Pour son deuxième album, le trio londonien creuse son sillon tout en s’ouvrant à des sonorités gospel et soul qui évoquent les Black Keys (“Sound Of The Summer”). Pourtant, pas sûr que le groupe gagne à emprunter ce chemin, d’autant qu’il excelle toujours dans des scies blues-punk (“Holy Fever”, “Two Tonne Testimony”) qui promettent des concerts fous. The Cats Never Sleep “Massage” Le Pop Club La scène suisse n’en finit pas de nous abreuver d’excellents groupes, avec par ailleurs un penchant pour les noms improbable­s (tels les Staches, Duck Duck Grey Duck ou Magic & Naked). The Cats Never Sleep ne dérogent pas à cette curieuse tradition et s’avèrent aussi doués que leurs compatriot­es, sur ce disque déviant qui alterne blues-rock neurasthén­ique (“Parasol”), soul fainéante (“Kinshasa-Düsseldorf”) et sunshine pop (“Wide Open”). Johnny Walker

& Paul Brumm “78 Pieces” Grimtale Johnny Walker, guitariste des cultes Soledad Brothers de Cincinnati, a récemment monté un studio. Quoi de mieux pour l’étalonner — surtout avant d’y accueillir l’animal James Leg — que d’y enregistre­r quelques classiques du blues et du rock’n’roll ? Accompagné d’un contrebass­iste, Walker pioche ici dans sa collection de 78 tours (“Rocket 88” de Jackie Brenston, “Burnin’ Hell” de John Lee Hooker) avec brio. 45 tours Kevin Morby “Beautiful Strangers” Dead Oceans Alors que sort prochainem­ent son troisième album, le label de Kevin Morby a eu la bonne idée de publier en single la chanson que le poète avait enregistré en fin d’année 2016 en hommage aux victimes des attentats de Paris. “Beautiful Strangers” est une protest-song magnifique qui figure déjà parmi les classiques de son auteur. Halo Maud “Du Pouvoir” Autoprodui­t Guitariste de Melody’s Echo Chamber, Maud Nadal vole désormais de ses propres ailes sous le nom d’Halo Maud. Son premier EP sous cette identité est une belle carte de visite pop sous influence Jane Birkin où ses vocalises aériennes et une production léchée font merveille (“Du Pouvoir”, “A La fin”). Volage “Spleen” Howling Banana Entre deux albums, les psychédéli­ques Volage proposent un single enregistré en compagnie de Nathan Roche du Villejuif Undergroun­d. Deux excellente­s chansons ensuquées qui sonnent comme la bandeson d’une redescente de fin de soirée.

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