Rock & Folk

Justin Townes Earle

- “Kids In The Street”

NEWWEST Ça n’est même pas qu’il est tombé dedans quand il était petit : il est né dedans... Justin est le fils de Steve Earle, qui lui a donné comme deuxième prénom celui de son meilleur pote, Townes Van Zandt, l’un des plus grands songwriter­s américains. Double hérédité, donc, et lourde : pour connaître un peu son père, toujours sur la route, il a fallu qu’il joue dans son groupe dont il s’est fait virer pour consommati­on de drogue ! On dit qu’à 21 ans, Justin Townes avait déjà fait cinq overdoses. Ensuite, il a connu la prison, la désintox. Bref, un fils de à problèmes, mais carrément doué. Le garçon en est déjà à son septième album. Le premier, “The Good Life”, était paru en 2008, le dernier, autobiogra­phique, “Absent Fathers”, en 2015. Après Bloodshot (label où il a côtoyé cet autre enfant terrible et génial qu’est Ryan Adams), le voici chez New West, où enregistre aussi... Steve Earle. Calmé (une femme, un enfant), après avoir quitté Nashville pour Portland, il sort aujourd’hui cet album somptueux, produit par Mike Mogis, de Bright Eyes, également producteur de M. Ward. À part une reprise du “Graceland” de Paul Simon, il a tout écrit, et tout est magnifique. Le premier titre, “Champagne Corolla”, rockabilly avec contrebass­e et guitare dans l’écho slapback, rappelle qu’il a produit le dernier album de Wanda Jackson. C’est toute la musique américaine qui défile ici, du groove New Orleans de “15-25” à la soul cuivrée de “There Go A Fool”, en passant par la country, bien sûr (“Faded Valentine”, ballade parfaite), et le folk jazzy rugueux de “Same Old Stagolee”. Chaque chanson est déchirante, profonde, superbe. Pas de doute, Justin est à la hauteur de ses patronymes.

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STAN CUESTA

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