Rock & Folk

Peter Perrett

- “How The West Was Won”

DOMINO Vingt ans ou presque se sont écoulés depuis la dernière livraison solo du chanteur des Only Ones. Mais alors que “Woke Up Sticky” était sorti dans l’indifféren­ce (la presse encensait alors Beck ou Belle And Sebastian), “How The West Was Won” créée une chouette ébullition. Oh, rien qui va chambouler les classement­s, pour autant qu’ils signifient encore quelque chose, ici ou ailleurs. Mais on s’émeut du retour de flamme du frontman d’une des formations les plus emblématiq­ues de la fin des années 70, lorsque le punk s’étouffait dans son propre vomi et qu’une poignée de singersson­gwriters tirait son épingle d’un jeu pourtant pas gagné d’avance. Perrett était loin d’être les Only Ones à lui tout seul, mais il a écrit presque toutes leurs chansons, ce qui pèse dans sa balance. Alors que beaucoup le donnaient perdu pour toutes les causes, c’est en famille, entouré de ses deux fils (à la basse et à la guitare) qu’il refait surface. Le monde a changé, lui aussi, mais ses morceaux pas tellement. Certains n’auraient pas déparé sur les disques des Only Ones. La chanson-titre, “Man Of Extremes”, “Troika” ou “Sweet Endeavour” sont des témoignage­s, hautement fredonnabl­es, qu’on peut rester, toute sa vie, un fan. Ici, de Lou Reed et de Bob Dylan. Tous les titres de l’album sont traités sans fioritures par Chris Kimsey. Pour rire jaune, on peut chanter “Heroin” sur “C Voyeurger” et se dire que Peter Perrett l’a bien cherché. Mais il est préférable de se laisser embarquer par “Take Me Home”, en ne voyant rien de plus, entre ses vers, que la réponse simple à la plupart des questions compliquée­s qu’à ce stade de sa vie, tout artiste respectabl­e se pose. ✪✪✪✪ JEROME SOLIGNY

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