Rééditions
Thesaurus “Volume 1 : Label France D.M.F.”
Caméléon Depuis des années, le label Caméléon enchante les amateurs de raretés sixties en rééditant les 45 tours introuvables de héros locaux tels que les Senders ou les Lionets. Pour le premier volume de sa collection Thésauraus, Caméléon a regroupé les diverses publications d’un label normand nommé DMF (Disques Microsillon Français), qui n’a existé que de 1963 à 1968 mais a publié de nombreux jeunes artistes allant du twist au rock garage en passant par le surf. Amateurisme éclairé et reprises aussi enflammées qu’approximatives des Kinks et de Chuck Berry sont au programme de cette magnifique anthologie qui s’apparente à une sorte de “Back From The Grave” français.
Singles “Original Motion Picture Soundtrack”
Epic Sountrack/ Legacy/ Vinyl Film/ Sony Macabre coïncidence : alors que Chris Cornell vient de disparaître, voici que ressort la bande originale du film qui a le mieux saisi l’essence du Seattle grunge, “Singles”. Réalisée par Cameron Crowe, résident de la ville, avant que la vague grunge n’explose, cette comédie romantique a pour particularité de voir figurer de nombreux musiciens du cru au générique (Pearl Jam, Chris Cornell) et possède une BO emplie de morceaux rares de groupes en devenir de l’époque (Alice In Chains, Soundgarden, Pearl Jam, Screaming Trees, Mother Love Bone, Mudhoney...) qui marque pour certains le premier véritable manifeste grunge. L’album, dont la version vinyle originale atteint des sommes folles sur Internet, est réédité en double album pour ses 25 ans, et contient un CD bonus gavé d’inédits.
V/A “Follow The Sun”
Kemado Mikey Young, pilier de l’underground australien (avec des groupes tels que Total Control ou Eddy Current Suppression Ring) a décidé de compiler pour Kemado une vingtaine de chansons australiennes obscures des années 60 et 70, découvertes après des années de chinage. Il en résulte deux disques folk psychédéliques qui témoignent de la face la plus délicate et méconnue du rock des antipodes. On y découvre quelques artistes tels que Catmando (“Today Is The First Day Of Your Life”) ou Mata Hari (“Easy”), pistes magnifiques à explorer.
Big Jim Sullivan “Sitar Beat”
Music On Vinyl Guitariste de session reconnu dans les années soixante, et présent sur des dizaines de tubes de Dusty Springfield, Tom Jones ou Georgie Fame, Jim Sullivan s’est trouvé en 1967 dans l’heureuse position d’être le seul musicien britannique à savoir jouer du sitar de façon professionnelle. L’instrument étant dans le vent depuis son utilisation par les Beatles et les Rolling Stones, Sullivan publia en 1968 un album contenant reprises patchouli (“Sunshine Superman”, “She’s Leaving Home”...) et originaux à la saveur jazzy. Un disque plaisant, bien moins kitsch que ses apparitions suivantes sous le sobriquet plus commercial de Lord Sitar.
Contrepoint “Contrepoint”
Monster Melodies Toujours plus pointu dans son exploration de l’avant-garde française du debut des années 70, Monster Melodies exhume l’album jamais publié d’un groupe jazz-rock qui fit le bonheur de nombreux festivals au début de la décennie et n’eut de son vivant qu’un seul enregistrement publié (sur la compilation “Puissance 13+2”
où figuraient aussi Magma, Ergo Sum et Catherine Ribeiro). L’histoire ne dit pas pourquoi ces instrumentistes doués n’ont jamais publié d’album de leur vivant, mais les amateurs de Soft Machine (période cuivrée) devraient apprécier.
Procol Harum “Procol Harum”, “Shine On Brightly”, “A Salty Dog”, “Home”
Music On Vinyl Comme de nombreux groupes chéris en ces pages, Procol Harum fête cette année ses 50 ans d’existence, le premier single du groupe “A Whiter Shade Of Pale” étant sorti en mai 1967. Les quatre premiers albums du groupe sont ainsi réédités avec remasterisation de circonstance (dans sa version mono anglaise pour le premier, donc sans le tube qui a fait la renommée du groupe). De ces albums fondateurs du rock progressif anglais, on conseillera “A Salty Dog”, magnifique disque à la thématique marine qui reste ce que le groupe a fait de plus accompli.
Skip James “Devil Got My Woman”
Night Records L’illustrateur Jean-Luc Navette s’est associé au disquaire/ label La Face Cachée pour créer un label de réédition blues a l’identité graphique forte. Les quatre premiers artistes concernés sont des pionniers du delta (Skip James, Robert Johnson, Memphis Minnie, Charley Patton) dont les morceaux sont compilés sous une pochette aux visuels sombres et puissants. Une belle série, qu’on espère voir perdurer.