Chez lez yakuzas
Avec ce premier volume de “Back Street Girls” (Soleil), Jasmine Gyuh frappe très fort dans l’imaginaire rock’n’roll. Trois yakuzas tout ce qu’il y a de plus yakuzas vivent leur vie de criminels sans se poser de questions philosophiques quant aux notions de bien et de mal. Alors qu’ils ont juré fidélité à un chef pour lequel ils sont près à mourir, ce dernier leur ordonne brusquement de devenir un groupe de musique à la mode. La mission est encore à peu près envisageable jusqu’à ce que les trois gangsters apprennent qu’il s’agit d’un groupe de jeunes filles en fleur destiné à un public prépubère. Chez les yakuzas, on ne discute pas les ordres, force est d’endosser la minijupe sans protestation et de devenir les nouvelles idoles de la pop nippone. Simplement, à l’intérieur de ces enveloppes charnelles, rien n’a changé et les mauvaises habitudes du trio ne vont pas tarder à refaire surface. Tout simplement génial.
Globe-trotter de la BD, Joël Alessandra parcourt le monde à la recherche de personnes et de paysages qui méritent d’être dessinés. Sa dernière livraison est plus personnelle et relate un drame familial. L’auteur y parle de la disparition de sa tante par alliance, Helen Arthur, une des plus grandes spécialiste du whisky single malt. Surprise, “Lady Whisky” (Casterman) est la meilleure nouvelle de cette partie printanière de l’année. Dans cette histoire magnifiquement racontée à l’aquarelle, l’amateur d’alcool de grains puisera une mine d’informations qui transformera le siphonage habituel du produit en une nouvelle forme de dégustation bien plus civilisée.
“Le Petit Rêve De Georges Frog” (Métamorphose) du dessinateur Phicil assisté du coloriste Drac emmène le lecteur dans un New York des années 1920 où tous les personnages sont des animaux plus sympathiques que leurs homologues humains. Georges Frog est, forcément, une grenouille, dont le rêve est de devenir un jazzman accompli comme toutes les idoles qu’il vénère, et qui ont pour noms Johnny Snake ou Fat Alligator. Alors que son meilleur ami lui conseille d’éviter les ennuis et de continuer ses études, Georges choisit la grande aventure et son cortège d’incertitudes. Très vite, il découvre les joies de la vie de célibataire dans un meublé miteux, le sexe avec une mineure, la glande, l’alcool et tous les problèmes inhérents.
Et si derrière le web ludique comme nous le connaissons se cachait un truc beaucoup moins cool ? C’est grosso-modo l’explication simplifiée que nous donnent Jean-Noël Lafargue (texte) et Mathieu Burniat (dessins) dans “Internet — Au-Delà Du Virtuel” (Le Lombard), le nouveau titre de cette incroyable collection qu’est La petite bédéthèque des Savoirs. L’ouvrage passe ainsi en revue l’histoire des réseaux de connectique, du télégraphe à nos jours et emmène le lecteur dans une visite guidée du réseau le plus chronophage de la vie moderne. Passionnant.