Rock & Folk

NOVA TWINS

Ceux qui trouvent qu’un power trio contient trop de monde feraient bien de s’intéresser à ce furieux duo londonien qui fait beaucoup avec une basse et une batterie.

- Sacha Rosenberg

Parfois, il suffit d’une seconde pour savoir qu’on va aimer. Une seconde pour savoir si cette personne croisée au bar sera celle d’une vie ou de dix minutes. C’est aussi vrai pour la musique. Dès le tin tin tin, on sait que “Smells Like Teen Spirit” va être fabuleuse, dès le paaaan de “Killing In The Name” on sent cette rage monter et dès le “Well I heard there was a secret chord” d’ “Hallelujah” on se dit qu’on chialerait bien. C’est instantané, incontrôlé, un coup de foudre. Il y en a un nouveau qui arrive, il s’appelle Nova Twins. Et il est badass !

Flow impeccable

“J’aime ce mot et si on l’utilise pour nous décrire, ça me va !” Amy Love, la chanteuseb­assiste de Nova Twins, a raison d’être d’accord, aucun autre mot ne décrit mieux le duo. Le nom est parfait : une nova est une étoile en pleine création, plus lumineuse que les autres. “J’aimais bien l’idée de l’explosion dans le ciel, c’est puissant, tu te la prends en pleine tronche ! Et c’est aussi le début de quelque chose donc ça collait.” Et effectivem­ent, le son de Nova Twins vise directemen­t la tête. Passe par les jambes, le ventre, les hanches et termine par l’entrejambe. “On essaie de ne pas être influencée­s, on veut faire quelque chose de nouveau. On aime beaucoup d’artistes, on est éclectique­s mais le son de Nova Twins, c’est juste

Georgia (la bassiste suréquipée en pédales d’effets) et moi jouant puissammen­t ensemble.” Pour cette soudaineté, Amy et Georgia ont décidé de réduire leur groupe à l’essentiel : une batterie et une basse groovy et lourde qui voyage entre le hip hop, le rock et le punk.

“Les gens associent la guitare à l’instrument principal d’un groupe. Ce n’est pas notre cas, c’est la basse qui mène et ça rend les choses plus intéressan­tes. On cherche toujours comment recréer les idées qu’on a dans la tête, du coup on voit notre collection de pédales d’effet augmenter, c’est exponentie­l.” Oui parce qu’avec quatre cordes à la place de six, il faut bien fouiller pour trouver la bonne ligne, le truc

qui va tout faire exploser. “On se retrouve toutes les deux et Georgia tente des choses et on se dit ça c’est bien, ça non, ça oui, ça non et quand elle trouve une ligne géniale, on se la repasse en boucle, parce qu’un bon riff tu ne veux pas l’entendre qu’une fois mais tout le temps !” La voix d’Amy, parfois rappée, parfois hurlée mais toujours avec un flow impeccable, vient parfaiteme­nt compléter la basse heavy de Georgia. Badass oui. Mais tout n’est pas affaire de musique, l’attitude joue beaucoup aussi.

Amy, c’est un regard magnétique de prédatrice et Georgia a ce côté va te faire foutre surmonté d’une masse de cheveux interminab­les. “On peut faire peur ouais mais on veut juste amener une intensité heavy, c’est nous !” Les fringues, qu’elles fabriquent elles-mêmes,

renforcent ce coté impression­nant. “C’est pas de la mode, c’est juste qu’on se sent douées et ça colle avec notre musique ! Et comme on n’a pas de fric, on a toujours customisé nos fringues ! On va pas mettre 500 livres dans une veste !” Un riff, c’est tout ce qu’il faut pour tomber amoureux des Nova Twins, un concert c’est tout ce qu’il faut pour avoir envie de les suivre partout. “On fait de la musique pour embarquer les gens, les unir.” On arrive. ★

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