Rock & Folk

Nicole Atkins

“Goodnight Rhonda Lee”

- ALEXANDRE BRETON

SINGLE LOCK/MODULOR

L’affaire est entendue, cette môme aux yeux bleu-gris possède une voix à tomber, au niveau des divas soul dont elle est l’héritière. Ecrit à Nashville où cette native de Neptune (New Jersey) s’est installée depuis une décennie, on entend dans “Goodnight Rhonda Lee” autant un hommage à Dusty Springfiel­d, Lee Hazlewood qu’à Roy Orbison. Ce dernier, dont Nicole Atkins a maintes fois donné de sidérantes versions de “Crying”, hante le magnifique titre d’ouverture “A Little Crazy”, co-écrit avec Chris Isaak. Adoubée par Nick Cave (le Bad Seed Jim Sclavunos participa à “Slow Phaser”, son précédent album de 2014), Nicole Atkins s’est vue offrir les services de Ben Tanner (Alabama Shakes) et de l’ingé-son Joe LaPorta (“Blackstar” de Bowie, rien moins !) à la production. Résultat, une palette de textures sonores ahurissant­e. Soyons clairs, ce quatrième album est un chef-d’oeuvre qui sonne comme une renaissanc­e. Les onze plages de “Goodnight Rhonda Lee” s’écoutent et se réécoutent comme un immense oui exalté à la vie où Nicole Atkins se débarrasse de Rhonda Lee, son dopplegäng­er cafardeux, et chronique la sortie d’un cauchemar f ait de deuils, d’errances, d’addictions, (“I woke up from a nightmare to ad ream” répète-t-elle sur le final “A Dream Without Pain”). La voix a gagné en puissance, en assurance aussi, servie par des orchestrat­ions toutes en majesté (“Darkness Falls”, “Colors”), qui donnent leur ampleur à un tube irrésistib­le comme “Listen Up”, une embardée country capable de rendre instantané­ment fou amoureux (la chanson-titre), une bombe soul aux cuivres rutilants sortis droits des chaudrons de Stax Records (“Brokedown Luck”)... Courez ! La fin du monde n’est pas pour demain !

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