Rancid
“Trouble Maker”
EPITAPH
Le climat des Etats-Unis a beau être oppressant, les périodes de catastrophes sont toujours balayées par des vagues de bonheur artistique total. Ainsi, depuis la récente élection présidentielle, l’amateur de musique combative et rythmée voit déferler avec enthousiasme toute une vague de disques punk excitants. A l’instar des Menzingers et autre Pissed Jeans, Rancid a mis les amplis au taquet pour faire savoir aux foules ce que le groupe pensait de certaines décisions récentes. Fidèle à son mélange de street punk et de ska, le combo californien vient d’enregistrer dix-neuf titres produits, comme il est d’usage chez Epitaph, par Brett Gurewitz, dans trois différents studios de la cité des anges s’étalant le long de Sunset Boulevard, du quartier d’Hollywood à celui de Silver Lake. Quand on sait que la spécialité de ces endroits est d’associer le matériel vintage avec le dernier cri de la technologie, personne ne s’étonnera du son extrêmement rond et chaud de ce disque très excitant à écouter d’un bout à l’autre. Quel que soit le style joué, Rancid va droit au but. Avec une collection de titres efficaces dont la durée moyenne se situe autour des deux minutes, on peut imaginer un avenir prometteur au groupe dans la livraison de pizzas à domicile si ce disque ne marche pas. Pour le reste, Rancid fait le boulot des services sociaux avec “All American Neighborhood”, un très inquiétant constat des ravages de l’oxycodone dans la rue. Comme une conversation entre potes au café du commerce, ce disque s’écoutera ou se commentera suivant l’humeur du jour tant il reflète la vie telle qu’on ne la voit plus trop à la télé.