Rock & Folk

Cage The Elephant

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“Unpeeled” RCA/SONYMUSIC

Depuis l’iconique “MTV Unplugged In New York” de Nirvana, il semblerait que l’album acoustique soit le péché mignon de tout gang étiqueté indépendan­t, au même titre que le double album. Cage The Elephant, justement, avait commencé son chemin en s’inspirant avec talent du trio de Kurt Cobain, avant de lisser progressiv­ement son approche sonore, jusqu’à faire appel, pour le récent “Tell Me I’m Pretty”, à rien de moins que Dan Auerbach. Si les natifs du Kentucky y ont laissé une partie de leur sève originelle, ils y ont gagné une certaine reconnaiss­ance grand public, avec un Grammy Award à la clé. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’aujourd’hui, le groupe achève cette mutation avec un opulent live quasi-acoustique long de vingt-et-un morceaux où le désormais sextette se voit renforcé par une section de cordes. Un traitement assez radical, qui permet cependant de redécouvri­r la qualité d’écriture des frangins Shultz puisque leurs compositio­ns n’en pâtissent aucunement, au contraire même. La vénérable “Ain’t No Rest For The Wicked”, qui date de 2008, prend ainsi une teinte country folk. Même plaqué sur un violon, le riff très Pixies d’ “Aberdeen” est toujours aussi entêtant. L’enragée “Spiderhead” se pare d’une cinglante mandoline et les clochettes retentisse­nt pour le très acclamé tube “Trouble”. Les ballades, art dans lequel excelle Cage The Elephant, ont évidemment la part belle ici, et trois étonnantes reprises viennent agrémenter le propos : le disco rêveur d’ “Instant Crush” (Daft Punk), “Golden Brown” (The Stranglers) et enfin la pimpante “Whole Wide World”, classique de Wreckless Eric. Un nouveau triomphe à prévoir, donc, pour cette collection très pertinente, substantif­ique moelle d’une formation qui n’en finit plus de grimper. JONATHAN WITT

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