Rock & Folk

Unkle

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“The Road Pt. 1” SONGSFORTH­EDEF/DIFFER-ANT

Six albums en 19 ans, et le dernier (“Where Did The Night Fall”) date de 2010. James Lavelle, l’âme d’Unkle, n’est pas du genre à encombrer les étagères des fans de son projet trip-hop qui démarra en fanfare avec le splendide “Rabbit In Your Headlights” featuring Thom Yorke, accompagné d’un clip fou avec Denis Lavant. En 2017, le fondateur du label Mo Wax cultive sa mélancolie orchestral­e sur ce disque élégant. Dès le sublime “Farewell”, ouvert par le piano de Jack Leonard, le ton est donné : majestueux et downtempo. “Nowhere To Run/ Bandits” fait penser à du Depeche Mode organique, avec en plus les guitares menaçantes de Twiggy Ramirez (ex-acolyte de Marilyn Manson), tandis que pour “The Road”, c’est Andrew Innes de Primal Scream qui apporte ses six cordes, transforma­nt un titre spatial en une ritournell­e rock épique surplombée des vocaux atmosphéri­ques d’Eska, une chanteuse londonienn­e d’origine zimbabwéen­ne (également présente sur “Farewell” et “Looking For The Rain”). La lente montée du morceau est superbemen­t mise en scène et le soin apporté à la production globale est remarquabl­e. Loin des tendances, Lavelle suit sa route et construit un décor audio inédit, ni dancefloor ni ambient, avec des invités peu connus comme la chanteuse Ysée, le Londonien Elliott Power et Mïnk alias Dorian Lutz, tous trois présents sur “Cowboys Or Indians”, au beat tordu et aux sonorités venues d’ailleurs, sous influence Tricky/ Bristol. On termine le trip sous les sanglots longs des violons de “Sick Lullaby”, final flingué rehaussé par la voix feutrée de Keaton Henson, artiste aussi fascinant qu’introverti qui déclara au Guardian que “donner un concert, c’est comme assister à une orgie avec sa femme”. OLIVIER CACHIN

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