Wand
“Plum”
DRAGCITY/MODULOR Ils déboulent en 2014 alors que la scène néo-garage semble encore péter le feu. Jay Reatard a avalé son extrait de naissance, mais toute une armada de teigneux (Ty Segall, Thee Oh Sees, Black Lips, Catholic Spray, etc.), armés de leurs vrombissantes guitares, perpétuent la flamme rock’n’roll. Signés par Ty Segall, copain de Mikal Cronin, les Wand s’imposent d’emblée comme un espoir de cette scène. Leur atout : un don inné pour les mélodies qui les propulse héritiers des Standells. Trois albums et trois années plus tard : le néo-garage patauge — problème de hit, de charisme, de renouvellement. Il est temps pour Wand de changer de braquet. Pour leur quatrième album, “Plum”, les Angelenos modifient donc à la fois leur son et leur méthode de création. Deux nouveaux membres (un autre guitariste et une claviériste) ont rallié le groupe, tous participant aux compositions à l’orientation plus pop, moins tonitruante — plus Traffic, moins MC5. “Bee Karma”, “White Cat”, “Plum”, “The Trap”, les jolies chansons se succèdent, un bonheur pour l’auditeur, jusqu’à ce qu’un doute s’installe : Wand n’a pas troqué sa puissance sonore contre un surplus mélodique. Autrefois enfouies sous des guitares et une rythmique rugissantes, les mélodies en ressortaient grandies. Là, mises en avant, elles ne provoquent pas de très fortes illuminations. Les deux derniers morceaux, “Blue Cloud” et “Driving”, s’en vont quant à eux, façon Radiohead ou Caravan, explorer des territoires prog. L’annonce d’un nouveau virage pour le prochain album ? Wand n’a pas encore trouvé la formule terrassante, mais au moins, le groupe continue de chercher.
✪✪✪
BENOIT SABATIER