The Waterboys

“Out Of All This Blue”

BMG On ne demande plus à Mike Scott de composer des albums du niveau de “Fisherman’s Blues” — ou des deux qui le précèdent, ainsi que celui qui lui succède. L’âge d’or des Waterboys, ce sont les eighties, comme les seventies pour Neil Young. La discographie du Loner est ensuite moins essentielle, quoique : certains albums ont continué de sidérer (la période 1992/ 95), sachant que même ses disques les plus faibles comptent leur lot de grandes chansons. Pareil pour Mike Scott. Autrefois coincés entre U2 et les Pogues, entre l’épique et le celtique, ses Waterboys, en se rapprochant de leurs influences (Dylan, Van Morrison), ont connu deux retours de flamme : “A Rock In The Weary Land” (2000) et “An Appointment With Mr Yeats” (2011). Autrement : quelques morceaux super (“Love Anyway”, “We Are Jonah”, “Everybody Takes A Tumble”, “This Light Is For The World”) perdus dans des albums traîne-savates. Grosse inquiétude lors du précédent, “Modern Blues” en 2015 : même pas une bonne chanson. Ce n’est pas le cas pour ce “Out Of All This Blue”, qui recèle un excellent morceau : “Morning Came Too Soon”, 8 minutes 15 au taquet. Au rayon réussite : “Do We Choose Who We Love”, “YamaBen”, “Payo Payo Chin”, l’hommage à Kinky Friedman “Kinky’s History Lesson”, “Santa Fe” et, pourquoi pas, le pastiche Stax “Didn’t We Walk On Water”... Le reste, sachant que l’album amoncèle 23 morceaux, qu’il pioche dans tous les genres (country, soul et même d’horribles tentatives trip-hop), accuse un gros déficit de mélodies. Prolifique ne signifie pas inspiré. Scott vient de se marier avec Megumi Igarashi, artiste spécialisée dans l’art vaginal. Lui pratique l’art inégal.

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BENOIT SABATIER