David Gilmour
SONYMUSIC Le clin d’oeil au “Pink Floyd At Pompeii” est une évidence sauf que pour le film (qui était à l’origine un documentaire destiné à la télévision), le groupe jouait seul dans les ruines de la cité italienne, avec en réalité et au final, une bonne partie du sujet tourné en studio à Paris avec juste des images de Pompeii projetées derrière les musiciens. Cette fois-ci, pas question de se priver ni du public, ni de l’endroit. David Gilmour, amateur de belles pierres et de lieux mythiques, offre là une prestation qui démarre, comme d’habitude, dans une ambiance éthérée (“5AM”). Après s’être débarrassé de “Rattle That Lock”, il entre dans le vif du sujet avec une setlist sans grande surprise mais pour le moins harmonieuse, tant le choix de ses compositions solos (“On An Island”, “The Blue”, “In Any Tongue”) reste en parfaite symbiose avec celles de son ex-groupe. C’est ici tout l’art de David Gilmour, savoir créer, avec du matériel déjà existant, une ambiance qui donne au nouveau projet toute son originalité, son jeu de guitare servant bien évidemment de fondation à l’ensemble. Les classiques du Floyd ne sont pas oubliés (“Shine On You Crazy Diamond”, “Wish You Were Here”, “One Of The Days”) comme les titres moins connus (“Coming Back To Life”, “Sorrow”, “Fat Old Sun”...) mais là où les choses deviennent vraiment excitantes, c’est lorsque ces compositions sont revisitées avec une certaine tension (“Time – Breathe (In The Air) (Reprise)”) ou un semblant d’espièglerie (“Money”). Le tout conclu par l’incontournable “Comfortably Numb” et son solo titanesque émaillé de quelques discrètes subtilités qui feront le bonheur des inconditionnels et des initiés.
✪✪✪
ERIC DECAUX