Valparaiso
“Broken Homeland”
ZAMORA/PIAS Réunissant trois musiciens de Jack The Ripper, le guitariste des Hurleurs et le batteur de Amor Belhom Duo, le nouveau quintette parisien Valparaiso a conçu son premier album à l’image de la réalité qui lui a inspiré son nom : un port du bout du monde, ouvert aux marins de passage et à leur cargaison, en l’occurrence huit chanteurs avec leurs voix et leurs textes (le plus souvent anglophones). Ainsi, au hasard des douze morceaux, on croise à plusieurs reprises Phoebe Killdeer (Nouvelle Vague) ou Marc Huyghens (Venus), et pour une seule apparition Rosemary Standley (Moriarty) ou Josh Haden (Spain), et même John Parish, le producteur de PJ Harvey... et de cet album à qui il donne, tout comme le groupe, remarquablement soudé, une unité par delà les différences vocales : un parti pris apaisé et un lyrisme en douceur qui soignent les climats entre deux eaux en privilégiant les tempos lents et une certaine uniformité rythmique. Tous les participants semblent en osmose avec le projet de ce disqueconcept qui les place au premier plan et ils rivalisent de séduction vocale pour façonner un esthétisme mélodieux. Mais le projet d’ensemble est plus important que la performance individuelle et on en retient une harmonie et une réussite globales où se fondent des éléments remarquables, tels que “The River”, mélopée habitée par les voix conjuguées de Shannon Wright et John Parish, “Broken Homeland” porté par la voix suave de Phoebe Killdeer, “Le Septième Jour” et son charme francophone décalé sous la houlette de Julia Lanoé (Mansfield TYA) avant un final de toute beauté (“Marées Hautes”) avec un Dominique A impérial.
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H.M.